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Victime de son vieillissement, le Cantal perd toujours de la population

Les populations légales 2012 sont entrées en vigueur le 1er janvier 2015 et se substituent à celles de 2011.

La densité moyenne du Cantal ne dépasse pas les 26 habitants par kilomètre carré.
La densité moyenne du Cantal ne dépasse pas les 26 habitants par kilomètre carré.
© R.Saint-André

Ce n'est pas une bonne nouvelle que le département découvre à l'aube de cette nouvelle année. Alors que l'Auvergne tend à gagner des habitants - notam- ment dans le Puy-de-Dôme et mieux encore en Haute-Loire et que la population stagne dans l'Allier - la démographie du Cantal chute encore. L'Insee vient en effet de publier ses derniers chiffres officiels(1), reflets des données de 2012. Et l'institut est formel : "Comme depuis le début du XXe siècle, le Cantal continue de perdre des habitants." C'est ainsi qu'au 1er janvier 2012, le département comptait 147 415 résidents. Pire, la tendance semble se confirmer avec une estimation - qui pourrait n'être officialisée que dans un an - de seulement  146 464 Cantaliens au 1er janvier 2013(2).

Et pourtant... Un excédent migratoire


Il est facile d'imaginer une vraie déception pour les élus locaux qui tout au long de l'année martèlent leur intérêt et leurs efforts pour "un territoire attractif". Un travail qui, s'il ne permet pas d'équilibrer la population cantalienne, explique sans doute "un excédent migratoire apparu depuis 1999 après cinq décennies de déficit". Il se situe autour de + 0,2 %, mais ne suffit pas à  compenser   le   déficit   naturel   qui se dégrade encore pour  atteindre - 0,4 %. La pyramide des âges est en effet toujours très défavorable au département. Et au final, la population cantalienne se réduit, en moyenne, de 330 habitants par an entre 2007 et 2012. Le Cantal figure ainsi parmi les onze départements métropolitains qui perdent des habi-
tants sur cette période et parmi les six moins peuplés (mais tout de même deux fois plus que la Lozère). Il n'aura pas échappé à ceux qui ont tendance à voir le verre à moitié plein, que la population diminue sur la période récente à un rythme trois fois moins important qu'entre 1990 et 1999. En  outre et  dans le détail,compte tenu d'un déficit naturel moins marqué, l'arrondissement d'Aurillac est un peu épargné par rapport à ceux de Mauriac et Saint-Flour, même si la ville centre perd régulièrement des habitants, au profit de sa périphérie (voir encadré). L'ensemble du bassin doit demeurer attractif auprès de jeunes pour maintenir un équilibre encore fragile. Un préalable déjà formulé par l'Insee ces dernières années. Or actuellement, le département tout entier n'abrite que 28 000 jeunes de moins de 20 ans...



Aurillac en équilibre, Mauriac sinistré


Pénalisé par un déficit naturel persistant, le secteur de Mauriac, qui se voit amputé d'un tiers de sa population depuis 1962, est le plus sévèrement touché. Et sur ce territoire, l'hémorragie démographique continue et les prévisions sont pessimistes : selon les projections de l'Insee, d'ici 2040, la situation du Nord-Est Cantal devrait encore se dégrader. Peu de changement à l'est du département, où les communes proches de Saint-Flour continuent de profiter d'un développement apporté par l'autoroute A75 pour retrouver la croissance démographique qu'elles avaient perdue dès le milieu des années 70. À la loupe, il apparaît que ce nouveau souffle laisse encore à l'écart les zones de montagne. Ainsi, les territoires proches de l'Aveyron, de la Lozère et du Cézallier ne bénéficient pas de la même embellie et, de fait, l'arrondissement sanflorain perd encore de la population. Décidément, le Cantal a bien du mal à se remettre du fameux "exode rural" qui  a  sévi au  XIXe  siècle et  qui a ensuite touché l'ensemble des départements d'Auvergne. Puis les "Trente glorieuses" ont marqué un renouveau démographique qui a bénéficié aux pôles urbains au détriment des campagnes. Un constat toujours d'actualité, partout en France, même confronté à un paradoxe : pour 90 % des citadins, la vie à la campagne a évolué, et plus de 8 millions d'entre eux (39 %) veulent aller s'y installer. Ils sont même 42 % à l'affirmer dans des villes de plus de 100 000 habitants. Mais du rêve à la réalité, visiblement peu franchissent le pas.



(1) Ces chiffres de la population font référence dans plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires qui organisent la vie locale (finances locales, vie municipale, fonction publique territoriale, etc.).


(2) Voir le site internet de l'Insee, insee.fr.

 

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