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Une nouvelle convention pour repenser le lien entre l’école et son territoire

La recteur d’Académie a annoncé qu’une suite serait donnée à la convention triennale signée en 2014 avec les maires cantaliens sur les bases d’une réflexion par bassins scolaires.

Christian Montin a fait état de la réflexion collégiale conduite depuis 18 mois par l’AMF et ses partenaires.
Christian Montin a fait état de la réflexion collégiale conduite depuis 18 mois par l’AMF et ses partenaires.
© P.O.

Comme tout bon élève, le Cantal devrait être récompensé : la recteur d’Académie l’a confirmé jeudi dernier à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire de l’Association des maires du Cantal (AMF 15) réunie sur la convention en faveur d’un aménagement du territoire scolaire cantalien. Il y a tout juste deux ans, le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, était venu signer avec l’AMF 15 cette convention triennale garantissant la neutralisation sur trois rentrées (2014 à 2016) de la suppression de postes d’enseignants dans le premier degré. Une première en France qui, depuis, a fait des émules, et un moratoire d’autant plus appréciable qu’entre septembre 2014 et septembre 2016, la démographie scolaire cantalienne devrait être amputée de 356 élèves. En d’autres termes, comme l’a précisé le député Calmette, ce contrat a sauvé pas moins de 25 postes d’enseignants à l’échelle du département.

25 postes épargnés

Si l’engagement de l’État a été tenu, la contrepartie demandée aux élus l’a aussi été, avec une vaste réflexion menée sur l’aménagement du territoire scolaire cantalien, ce qui vaut au département cette promesse d’une nouvelle convention au terme de ce premier contrat. “Cette convention a été une première, avant la géné- ralisation des politiques conven- tionnelles, a souligné Marie-Danièle Campion, recteur. Aujourd’hui, dix départements sont engagés dans cette démarche de partenariat, de dialogue, de construction, évolutive, mais complètement séparée de la carte scolaire qui reste la prérogative de l’Éducation nationale. Et demain ? Cette démarche conventionnelle a été actée comme pérenne, non avec un modèle type, mais avec un cadre global. Pour moi, le principe d’un avenant pour une nouvelle convention a été acté par le Président de la République.” Une nouvelle convention sur quelles bases ? “Il n’y aura pas de rattrapage du gel des postes”, a assuré pour sa part le préfet Vignon au président de l’AMF 15, Pierre Jarlier.

Des projets de bassins scolaires

Si rien n’est encore acté, les groupes de travail qui planchent sur la question depuis 18 mois sous l’égide de l’AMF ont largement défriché le terrain sans tabou et en associant toutes les composantes partenariales de l’école(1). Avec une approche fondamentalement nouvelle qu’a développée Christian Montin, secrétaire général de l’AMF et maire de Marcolès : celle des bassins scolaires. Vingt-neuf territoires esquissés sur la base de critères objectifs alimentés par l’Insee : altitude, relief, réseau routier, temps de trajet domicile/école,… mais aussi flux d’actifs (enfants scolarisés sur une autre commune où travaillent leurs parents). À ces éléments géographiques, la notion de bassins scolaires ajoute une analyse qualitative des conditions d’accueil des enfants avec un état des lieux des écoles (équipement, structure pédagogique existante, conditions d’accueil des tout-petits, prise en compte des nouveaux cycles et continuité du parcours avec le collège, lien avec les PEDT (projets éducatifs territoriaux…). Ces bassins évolutifs, a assuré Christian Montin, sont perçus comme autant de périmètres de réflexion et dont la vocation sera de “définir l’offre scolaire la plus qualitative possible”. “Il n’y aura pas un modèle car la réponse en Margeride n’est pas la même qu’en Châtaigneraie”, a-t-il avancé. Chaque bassin, avec un mode de gouvernance qui lui sera propre, devra donc élaborer un projet de maillage scolaire cohérent au regard de ses spécificités afin d’apporter “une autre grille d’analyse à l’Éducation nationale et au CDEN (conseil départemental de l’Éducation nationale) pour que ce dernier ne reste pas une simple chambre d’enregistrement”. S’il s’agit donc de faire du cousu main, en revanche, le groupe de travail propose une nouvelle approche de la relation école/commune. “Jusqu’à présent, on a considéré que l’école est un élément cosubstantiel de la commune. Aujourd’hui, ce lien doit être repensé, a souligné Christian Montin. À vouloir s’arc-bouter sur la défense des écoles communales, combien en avons nous perdues(2) ?” La balle est donc désormais dans le camp des bassins, qui devront d’abord se doter d’une gouvernance avant d’imaginer leur école de demain.

 

(1) Élus locaux, inspecteurs de l’Éducation nationale, DDEN, représentants des parents d’élèves, organisations syndicales (SE-Unsa, CGT, SnuiPP-FSU).

(2) Une commune cantalienne sur deux dispose aujourd’hui d’une école.

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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