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Train : la ligne Aurillac-Brive à nouveau menacée

Le Comité pluraliste de défense des lignes ferroviaires du Cantal a réuni près de 120 personnes samedi en gare d’Aurillac afin d’alerter les Cantaliens sur le risque de “désert ferroviaire”.

Le ferroviaire cantalien, un enjeu important pour la mobilité et l’impact écologique.
Le ferroviaire cantalien, un enjeu important pour la mobilité et l’impact écologique.
© JMA

L es alertes sont nombreuses et depuis des années. Le comité pluraliste de défense des lignes ferroviaires du Cantal a appelé au rassemblement samedi matin en gare d’Aurillac. Les nouvelles ne sont pas bonnes d’autant que la ligne Aurillac-Brive est menacée.
“Nous sommes là essentiellement pour la défense de la ligne Aurillac-Brive puisque nous avons de grosses inquiétudes sur le financement des travaux qui devraient avoir lieu cette année, expliquait Michel Leron, président du comité pluraliste de défense des lignes cantaliennes. SNCF Réseau et l’État n’ont pas encore annoncé leur participation concrète à ces travaux. Si jamais il n’y en a pas, on peut s’attendre à des fermetures de portions de lignes, voire de la ligne dans son intégralité.”

La Région Auvergne-Rhône-Alpes en cause

Trois Régions sont concernées par ces travaux sur la ligne Aurillac-Brive : de Brive à Saint-Denis-près-Martel, “les financements sont actés” ; de Saint-Denis-près-Martel à Laval-
de-Cère, “ceux-là sont importants, mais ne sont pas encore validés” ; enfin, de Laval-de-Cère à Aurillac, “rien n’est prévu”.
Visiblement, pour la partie auvergnate, “c’est la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui bloque. Normalement, c’est un engagement tripartite entre l’État, la SNCF et la Région. Mais avec les nouvelles Régions, il n’y a rien eu pour Aurillac-Brive”.
Pour preuve, le comité pluraliste est allé à la rencontre de Martine Guibert, vice-présidente d’Aura en charge des transports, la semaine dernière au Lioran. “Elle a présenté les investissements de la Région sur le routier, le ferroviaire et l’aérien cette année. Mais on n’a rien pour 2020, 2021, 2022.” Alors, si cela doit se résumer “uniquement à 2019, le ferroviaire n’aura pas les moyens d’être modernisé dans les années qui suivent”. Les travaux sont d’autant plus attendus pour le Cantal qu’ils concernent l’état même de la voie.
“Si on ne réalise pas ces travaux, on baisse les vitesses. C’est déjà le cas. On met quand même plus de temps pour faire Aurillac-Brive aujourd’hui qu’il y a 50 ans”, pestait Michel Leron. Pire, si les chantiers ne sont pas réalisés, “la SNCF a annoncé une réduction de la vitesse à 0 km/h. Donc on ferme non seulement les portions, mais la ligne”.
L’impression laissée par la SCNF aux différents défenseurs des lignes cantaliennes, “c’est qu’elle ne veut pas investir et préfère fermer les petites lignes, voire les gares. Les guichets sont une première étape, la deuxième, cela peut être les gares et la troisième, c’est l’entretien”. Le financement s’élève à 10 M€ pour satisfaire aux besoins actuels, citant en exemple la ligne Rodez-Séverac où les travaux étaient estimés à 20 M€, mais la facture serait aujourd’hui multipliée par cinq.
Devant la centaine de sympathisants pour le maintien des lignes dans le Cantal, Michel Leron, comme Guy Courchinoux pour la défense de la ligne Béziers-Neussargues-Clermont, ou encore Didier  Pesteil, pour Aurillac-Brive, affirmait que le désengagement de l’État sur les lignes “entraînera irrémédiablement la fermeture de ces lignes car les Régions ne peuvent supporter seules ces financement”.
Des propos auxquels Josiane Costes, sénatrice du Cantal, souscrivait : “J’ai interpellé la ministre sur la ligne Aurillac-Brive”, lui signalant que “nous avions des défauts de correspondance” et l’impression que tout était fait “pour décourager les voyageurs. Alors forcément, quand il n’y a plus de voyageurs, c’est plus facile de fermer”.
Josiane Costes a également interpellé Élisabeth Borne sur les trains de nuit “car la première attaque contre le transport ferroviaire cantalien a été la suppression du train de nuit en 2003”. Quant aux trains directs, “il n’y en a pas pour se rendre à Paris. Nous devons changer à Brive avec des problèmes de correspondances, soit à Neussargues et Clermont pour des durées de trajets absolument insupportables. J’ai déposé un amendement au Sénat demandant à ce qu’aucune préfecture ne soit à plus d’une heure, une heure et quart d’une ligne à grande vitesse”.
La sénatrice s’est engagée à se battre pour le maintien de la ligne, tout comme la présidente de l’association Voir ensemble, qui témoignait en faveur des personnes handicapées. “Le train, c’est de pire en pire. Le covoiturage,  c’est compliqué pour un tas de raisons. Alors, quand on est handicapé, et pas que visuel, le train est essentiel. Le remplacer par le bus, ce n’est pas pratique.” Concernant la prise de billet, le message est limpide : “Pour aller à Paris, il nous faut internet. Pour nous, ce n’est pas facile, voire très difficile. Alors, on préfère avoir quelqu’un en face de nous”, témoignait-elle.

Pas de train pour le festival


Et alors qu’une délégation partait à la rencontre du préfet, Pierre Mathonier, maire d’Aurillac, annonçait : “Cet été, il n’y aura pas de trains, même pas pendant Éclat. Une spirale négative qui contribue à faire d’un territoire isolé, un territoire totalement enclavé.”

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