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Sommet de l'élevage : Le Foll "doit amener des réponses"

Le Sommet de l'élevage ouvre ses portes mercredi. L'occasion pour la profession agricole d'interpeller les pouvoirs publics sur l'urgence à régler un certain nombre de problèmes.

Patrick Bénézit, à propos des zones vulnérables dans le Massif central : "C'est comme si on avait une limitation de vitesse à
90 km/heure et que les forces de l'ordre nous verbalisaient parce que l'on roule à 80 km/heure."
Patrick Bénézit, à propos des zones vulnérables dans le Massif central : "C'est comme si on avait une limitation de vitesse à
90 km/heure et que les forces de l'ordre nous verbalisaient parce que l'on roule à 80 km/heure."
© S.Chatenet-Giraud

Encore une fois, l'automne s'ouvre dans un contexte difficile pour les agriculteurs...


Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif central : "Les récentes mobilisations pour dénoncer la surenchère des contraintes ont démontré que dans nos campagnes, il y avait, au-delà du ras-le-bol, une forme d'incompréhension, de colère et de désespoir. Des prix toujours pas au rendez-vous, des charges qui explosent, des contraintes qui se démultiplient et pour couronner le tout, une forme de mise en accusation permanente. Le cocktail est explosif. Pour autant, nos filières agricoles disposent d'atouts indéniables, à condition toutefois de se préoccuper davantage du premier maillon de la chaîne, à savoir les producteurs. Nos responsables politiques ont beau jeu de vanter les mérites, l'excellence de l'agriculture française, sauf qu'à un moment donné, il faudra laisser les gens travailler, les aider plutôt que de chercher sans cesse à les entraver."



Le ministre devrait se rendre, la semaine prochaine, au Sommet de l'élevage. Qu'at- tendez-vous de lui ?


P. B. : "Nos revendications sont claires et en phase avec les attentes du terrain. Elles portent sur trois sujets en particulier : la Pac, l'extension des zones vulnérables et la situation économique."


Sur la Pac, quel est aujour-d'hui l'enjeu ?


P. B. : "Les agriculteurs du Massif central souhaitent que les promesses, faites il y a un an par le Président de la République au Sommet de l'élevage, soient tenues. Nous attendons des garanties sur ce qui a été dit sur les ICHN, à savoir notamment leur revalorisation effective dès 2015 au niveau promis. D'autre part, nous souhaitons que le ministre confirme son engage- ment de reconnaître tous les actifs. Nous militons depuis des années pour casser cette injustice selon laquelle l'actif était reconnu à condition d'apporter un certain nombre d'hectares. La reconnaissance de tous les actifs était une grande attente du monde agricole, qui pénalisait en particulier les femmes. Le ministre doit nous assurer qu'elle sera bien mise en oeuvre. Il semble que ce sera fait."



L'extension des zones vulnérables cristallisent actuellement les tensions, notamment dans le Massif central où les agriculteurs se sentent injustement pénalisés. Que réclamez-vous sur ce dossier ?


P. B. : "Cette question d'extension a secoué l'ensemble du Massif central. Nous ne comprenons pas ce que nous avons à voir avec cette problématique. Comment l'agriculture du Massif central peut elle être, d'un côté, considérée comme vertueuse, avec des niveaux moyens de nitrates identiques à ceux que l'on retrouve dans les eaux minérales, et de l'autre être sous le coup d'un classement en zones vulnérables ? Encore une fois, les agriculteurs se sentent stigmatisés à tort. C'est comme si on avait une limitation de vitesse à 90 km/heure et que les forces de l'ordre nous verbalisaient parce que l'on roule à 80 km/heure.Très clairement, nous demandons que sur la zone ICHN, aucune nouvelle commune du Massif central n'entre dans le nouveau  classement  "zones vulnérables", et que celles qui étaient dans l'ancien classement puissent en sortir.Il y a des manifestations toutes les semaines sur ce sujet. Ça ne passe pas et ça ne passera pas. Ce projet d'extension n'est pas applicable, ni au titre économique, ni sur le plan technique, ni d'un point de vue éthique."



Au-delà de la problématique zones vulnérables, que dire de la situation économique ?


P. B. : "Notre préoccupation immédiate, c'est le prix de la viande bovine, en viande ou enbroutard. Il devient de plus en plus difficile pour les éleveurs de se dégager un revenu. Les abatteurs et la filière ont un comportement irresponsable. Ils sont totalement hermétiques à l'idée de faire des contrats, ils ne veulent pas entendre parler de coûts de production... Leur gestion à la petite semaine finit par avoir des conséquences dramatiques pour les éleveurs. Nous attendons que les pouvoirs publics reprennent en main ce dossier. L'approvisionnement national doit absolument être prioritaire. Aujourd'hui, il y a bien trop d'importations, et on se rend bien compte que le patriotisme français, le fameux engagement dans le VBF (viande bovine française) ne va pas de soi."


Sur l'export, quels sont les chantiers à mener ?


P. B. : "Le ministre et le gouvernement français doivent se réengager  dans  une  politique  à l'export d'animaux vifs et de viande, comme cela avait été le cas il y a quatre ans. Il y a une vraie stratégie à mener de la part des pouvoirs publics pour ouvrir des marchés hors Europe. Il est bien de la mission de l'État de traiter des questions qui concernent les barrières douanières, sanitaires ou encore politiques."


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