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Second tour : victoire sans appel pour les députés sortants LR

À l'heure d'une recomposition inédite des rangs de l'Assemblée nationale dont les extrêmes font une forte poussée, les Cantaliens ont redonné leur confiance à V. Descoeur et J.-Y. Bony.

Jean-Yves Bony et Vincent Descoeur (photo) vont retrouver leur siège dans une assemblée aux équilibres dynamités depuis dimanche.
Jean-Yves Bony et Vincent Descoeur (photo) vont retrouver leur siège dans une assemblée aux équilibres dynamités depuis dimanche.
© R. S.-A.

Les jeux étaient faits au soir du premier tour, seules restaient finalement les inconnues de la participation  (à 41,54 %, en recul de près de dix points par rapport au 12 juin), et du score de la victoire pour l'un comme pour l'autre des deux députés sortants Les Républicains. Chacun en ballottage favorable face aux challengers sous les couleurs de la Majorité présidentielle, Vincent
Descoeur (première circonscription) et Jean-Yves Bony (deuxième) ont reçu un large plébiscite des Cantaliens. Tous deux tangentent les 70 % de bulletins sur leur nom en se payant le luxe de conforter leurs scores de 2017.

5 000 voix de plus
Ainsi, Jean-Yves Bony peut se prévaloir de 1 000 bulletins de plus qu'il y a cinq ans, et engrange près de 5 000 voix supplémentaires par rapport au premier tour. Vincent Descoeur gagne lui près de 2 700 voix par rapport à 2017 et près de 4 900 par rapport au premier tour de ces législatives. Tout deux bénéficient ainsi d'un report partiel des voix de candidats de la droite et de l'extrême droite, report très relatif en revanche pour leurs adversaires d'Ensemble ! Ces derniers n'ont guère pu compter sur des votes transfuges de la gauche rassemblée sour la bannière de Nupes, ni d'une hypothétique remobilisation des abstentionnistes. Leur score est très nettement en recul par rapport à ceux de François Danemans et Patricia Rochès alors portés par la vague macroniste post-présidentielle de 2017. Le revers est des plus sévères pour les candidats de la Majorité présidentielle qui ont pâti d'un rejet franc du camp Macron pourtant arrivé en tête à la Présidentielle dans le Cantal. Martine Guibert ne devance Jean-Yves Bony que dans une seule commune, à Pradiers ; Michel Teyssedou détrône Vincent Descoeur que dans trois : Parlan, Roumégoux et Rouziers.
Pas de changement donc pour la représentation cantalienne au Palais Bourbon, hémicycle qui a pris des couleurs arc-en-ciel dimanche soir. Majorité très très relative en effet pour l'alliance Ensemble ! qui ne compte plus que 245 députés (248 avec l'UDI sur 577, majorité à 289 sièges) et qui devra désormais compter avec deux principales forces d'opposition, placées aux extrêmes, celle de Nupes et ses 135 députés (contre 72 à la gauche présente sous ses différentes formes : LFI, PCF, PS, PRG, écologistes), et un groupe Rassemblement national (inédit depuis 1986), parti dont le nombre de députés a été multiplié par dix (89). Les Républicains ne conservent que 61 sièges sur les 113 gagnés en 2017. Dans une telle configuration comment gouverner pour le président réélu ? Quelles alliances, quels équilibres ? Et quel poids des deux députés du Cantal au sein d'un groupe LR qui va devoir choisir entre une position "libre et indépendante" mais peu audible dans l'opposition ou un ralliement à Macron...

Vincent Descoeur : "Un lieu de débat"
Les bancs LR, où siègeront les députés du Cantal, ne seront pas les plus fournis de l'Assemblée. Mais pour Vincent Descoeur, l'objet est que l'hémicycle soit avant tout "lieu de débat et non une simple chambre d'enregistrement", se réjouissant en cela que le président Macron n'ait pas de majorité écrasante à l'Assemblée. Le député réélu de la première circonscription tient à sa liberté de parole pour "soit voter les lois favorables au Cantal, soit les amender, soit s'y opposer si elles ne collent pas avec la réalité de nos territoires". Il voit dans ce modèle, qui prévalait lors du mandat précédent, une des clés de sa réélection : "Mais c'est aussi la reconnaissance d'une forme de proximité que je partage avec ma suppléante Isabelle Lantuéjoul, une présence sur le terrain de tous les instants, qui dépasse le seul cadre de la campagne."
En outre, Vincent Descoeur donne raison à l'idée d'une "cohérence politique", dans la relation conduite avec les exécutifs. La santé, le pouvoir d'achat, le désenclavement feront partie de ces priorités partagées.
Michel Teyssedou : "Une période de turbulences"
Le candidat de la majorité présidentielle prend acte du résultat sans appel : "Le message que j'ai essayé de porter avec ma suppléante était un message de responsabilité, de développement, de rassemblement, de perspectives... Manifestement, il n'a pas été retenu ou pas compris", regrette-t-il. S'il salue "la victoire écrasante de Vincent Descoeur", Michel Teyssedou n'oublie pas que sa propre campagne a été très courte, "face au député sortant qui détient tous les moyens et tous les soutiens et eu plus de temps de faire valoir les mérites de son action".
Le président de la com com de Châtaigneraie souhaite à présent "bonne chance au député et à notre pays qui entre dans une période de turbulences assez lourdes dont les conséquences sont assez imprévisibles". Le soutien d'Emmanuel Macron devine les difficultés politiques qui s'annoncent dans une assemblée sans majorité absolue, avec un poids marqué des extrêmes, mais personne qui puisse légitimer une cohabitation. Quant à la suite qu'il donne à son action publique personnelle, il la résume d'une formule : "Michel Teyssedou, tous les matins, il ressuscite quand il se réveille et verra le programme de la journée de demain."
Martine Guibert : "vote sanction"
"Je suis satisfaite d'avoir porté mes idées jusqu'au second tour. Par contre, je suis extrêmement déçue et pour plusieurs raisons. Tout d'abord par le taux d'abstention avec plus d'un électeur sur deux à ne pas s'être déplacé, même sur notre circonscription. Je pense que malgré les enjeux pour notre pays et pour le Cantal, beaucoup ont estimé que l'élection était déjà faite dès le premier tour. Cela n'a pas été favorable à notre candidature. Je note aussi un report d'une partie des voix du RN vers LR. Ensuite, dans le Cantal comme ailleurs, notre candidature a souffert d'un vote sanction contre le président Macron et d'un ancrage fort de la part de la droite avec des soutiens structurés. C'est décevant par rapport à notre projet politique qui était pertinent avec de vraies valeurs pour notre pays. Au plan national, cela se traduit par une majorité relative avec une forte poussée de RN et de Nupes. Il y a une recomposition totale du paysage politique et je ne sais pas comment le pouvoir va s'exercer. Je suis très inquiète pour la suite et au niveau du Cantal cela va être difficile. Les électeurs pensent que tout va bien. J'espère que M. Bony sera constructif et vigilant pour notre territoire."  
Jean-Yves Bony : libre mais constructif
"Au-delà du très bon score, je fais 1 000 voix de plus qu'il y a cinq ans. C'est énorme par rapport à l'abstention. Sur ce point, je pense que l'électorat de Nupes ne s'est pas déplacé faute de candidat. Les candidats d'Ensemble sont sanctionnés par cinq années de mandat sans écoute et une humiliation pour la ruralité. Cette élection est le résultat d'un bilan, du travail et d'une bonne campagne. Nous avons été à l'écoute. Nous sommes allés sur le terrain pour entendre les inquiétudes notamment sur le pouvoir d'achat, on ne peut plus vivre en travaillant loin de chez soi, et sur l'accès aux services de santé.
Compte tenu du contexte après ces législatives et une nouvelle répartition des forces politiques, comme je l'ai toujours dit, il ne faut pas bloquer le pays. En tant qu'élu LR, je garderai ma liberté mais, je ne m'interdis pas de voter ce qui va dans le bon sens pour le pays et pour notre territoire. Je veux être constructif et je ne ferai pas d'obstruction systématique. Notre élection avec Vincent Descoeur est une force supplémentaire pour défendre le Cantal aux côtés du Département et de la Région. Il faut rassurer les habitants et les petites communes."

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