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Réservistes : un engagement au service d'autrui

Le lycée Monnet-Mermoz d’Aurillac accueillait mercredi la Journée nationale du réserviste. L’occasion d’un éclairage sur la centaine de Cantaliens à la fois civils et militaires.

À bord du simulateur de vol du mirage F1, Béatrice Castanier, une réussite et son collègue Christophe Lassaque (à droite).
À bord du simulateur de vol du mirage F1, Béatrice Castanier, une réussite et son collègue Christophe Lassaque (à droite).
© P.Olivieri


L'Holocauste, la guerre froide, la décolonisation, l’aménagement du territoire... : Christophe Lassaque est incollable sur tous ces sujets d’histoire-géo qu’il enseigne à ses élèves du lycée Duclaux d’Aurillac. Mais le prof qui a fait ses classes au centre d’essai des Landes à Biscarosse il y a 20 ans, est aussi un spécialiste de la gestion des situations de crise lorsqu’une vingtaine de jours par an il troque le cartable pour l’uniforme kaki. Comme huit autres Cantaliens, ce quadragénaire a fait le choix d’intégrer la réserve opérationnelle de l’armée pour “rendre service à la population”, comme il l’a expliqué mercredi aux lycéens aurillacois et mauriacois accueillis à Monnet-Mermoz pour la Journée nationale de réserviste.


Militaires à part entière


Sous contrat avec l’armée, Christophe Lassaque est placé sous les ordres du lieutenant-colonel Habrial, le délégué militaire départemental, pour assurer le suivi de crises : accidents, catastrophes naturelles... “Notre rôle est de faire l’interface entre le préfet et l’État major de la zone Sud-Est basé à Lyon dont nous dépendons, explique le réserviste qui n’hésite pas à parler de son engagement  à  ses  élèves.  Qu’il  s’agisse d’exercices ou de situations réelles, nous sommes chargés d’obtenir des moyens matériels supplémentaires quand ceux du civil ne suffisent plus.” Ce fut le cas en 2011 dans le cadre de “l’opération paille” à destination des éleveurs cantaliens confrontés à la sécheresse : “On a organisé la logistique pour trouver les moyens adaptés au transport de paille, c’est un exemple qui prouve que l’armée n’est pas qu’une force combattante.” “J’ai toujours  été  attirée  par   l’armée, même si aujourd’hui je ne suis plus engagée, j’ai besoin de ce contact via la réserve”, confie sa benjamine Béatrice Castanier, maraîchère bio à Calvinet qui a officié dans le régiment de transmission de Metz avant qu’il ne soit dissous. De retour à la vie civile et dans le Cantal, elle décide un jour de pousser la porte de la délégation militaire départementale et de rejoindre les  réservistes. “On m’a proposé un poste de secrétaire   d’État   major,   qui   me  correspondait bien.  Aujourd’hui, je remplace une vingtaine de jours par an le personnel d’active. Ce n’est pas toujours évident à concilier avec mon activité agricole mais on s’organise”, indique la jeune femme, dont le fils a déjà les yeux rivés vers le ciel et l’armée de l’air.


Des missions rémunérées


“La réserve est une composante à part entière de l’armée, explique le lieutenant-colonel Habrial, un officier contrôleur de défense aérienne qui a navigué à de nombreux postes : directeur des opérations de recherche, expert en maîtrise de risques, chef de cabinet... Même s’ils sont sous contrat, les réservistes participent comme les personnels d’active aux exercices, par exemple  au tunnel du Lioran ou prochainement à l’aérodrome de Tronquières. Ils sont aussi mobilisables dans le cadre de  dispositifs  comme Vigipirate.”Des réservistes rémunérés (de 50 à 80 euros/jour) dont  les compétences et expériences professionnelles sont précieuses  pour l’armée :  “Nous avons parmi nos réservistes des enseignants, un chef d’entreprise, une agricultrice,... mais aussi quelqu’un qui travaille à l’ONF et qui nous apporte une grosse plus-value en connaissances géographiques et topographiques”, fait valoir l’officier, cheville ouvrière de cette journée dont l’attraction était un simulateur de vol de mirage F1 de l’armée de l’air mis à disposition des élèves préparant le BIA, brevet d’initiation  à l’aéronautique. Une manifestation organisée autour de plusieurs stands représentatifs de la diversité des compétences au sein des trois armées et de la gendarmerie : un stand était réservé à l’armée de l’air en lien avec les réalisations aéronautiques de l’atelier de Monnet-Mermoz, un autre permettait au 28e régiment de transmissions et le 92e RI de présenter leur matériel, un troisième regroupait le PGM de Murat, expert en secours en montagne, et la gendarmerie nationale qui a exposé ses moyens de lutte contre l’insécurité routière et la criminalité. Sur chacun de ces pôles, les 350 élèves issus des lycées d’Aurillac (Monnet-Mermoz, Duclaux, Saint-Géraud, Pompidou) et de Mauriac ont pu échanger avec les réservistes et responsables du centre d’information et de recrutement des armées. Une journée qui aura permis à l’évidence de susciter ou confirmer des vocations   :   “Gendarme,   c’est un métier qui m’attire, surveiller, faire des  perquisitions,  avoue Jonathan, 18 ans, en  1re électricité  à Monnet-Mermoz. Je vais sûrement aller plus loin dans mes démarches pour commencer par être réserviste.” Mission réussie pour le lieutenant-colonel Habrial et ses  collègues.



Contacts : Délégation militaire  du  Cantal  : 04 71 45 57 80,  bureau  de  la  réserve  de    lagendarmerie nationale : 04 71 45 54 14.


Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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