René Souchon se retire
C’est non sans une pointe d’émotion que René Souchon a annoncé mercredi qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections régionales.

Au 31 décembre, le président du Conseil régional clôturera ainsi 40 ans de vie politique égrenée de mandats divers : conseiller général du Cantal en 1976, maire d’Aurillac en 1977, député en 1980, secrétaire d’État à l’Agriculture et à la forêt en mars 1983, puis ministre délégué en 1985 avant d’être élu conseiller régional et président de la Région Auvergne. Est-ce l’âge qui a conduit le président à mettre un terme à son mandat ? " Ce n’est pas la raison essentielle, répond- il. Aujourd’hui, je constate avec tristesse qu’il n’y a plus de projet de société capable de fédérer la gauche et de donner de l’espoir à la jeunesse de France." Et de regretter "les alliances politiques contre-nature entre le Front de gauche et les Écologistes (EELV) qui ont contribué à la défaite électorale départementale".
La fin du programme commun de la gauche
Pour René Souchon, c’est un nouveau cycle politique qui s’ouvre ; un cycle qui met un terme au programme commun de la gauche initié en 1972 et sur lequel il a construit ses idéaux et l’ensemble de sa vie politique. "Ce cycle est aujourd’hui révolu et c’est là ma raison principale d’arrêter", confie-t-il. Autant le dire, René Souchon ne se reconnaît plus dans la gauche actuelle. "Il est temps de changer de logiciel politique et de laisser la place à la nouvelle génération qui émerge."
Fiertés et déceptions
Sans faire un bilan exhaustif de son action, René Souchon se dit fier au niveau de la région d’avoir réussi à entraîner toutes les collectivités dans la révolution numérique. Fier également au plan national de la loi qu’il a fait voter en 1984 sur le développement et la protection de la Montagne (aujourd’hui en rénovation). Mais le président ose aussi les déceptions. Il n’hésite pas à tacler la réforme territoriale en évoquant "une réforme ratée". "La fusion des Régions n’était pas indispensable ; tout ce qui aurait dû être fait n’a pas été fait, à commencer par la réforme des Départements avant d’entamer celle des Régions. Cette réforme, c’est ni fait ni à faire !" s’emporte le président. Pas question pour autant d’abandonner la partie. René Souchon compte conduire son mandat à terme et poursuivre son implication dans la co-construction de la future Région. "Cela m’occupe beaucoup ! Et la Région impulse encore de nouveaux projets auvergnats."
Et après ?
René Souchon met aussi un terme à son engagement dans la sphère politique. Il soutiendra la candidature socialiste de Jean-Jack Queyranne à la présidence de la nouvelle Région et après… "Pourquoi ne pas mettre mon expérience au services des autres ? Je vais construire une autre route, plus intime sans pour autant renier mes convictions." Et de conclure : "Oui, il y a une vie après la politique !"
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