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Pyram : Force ouvrière dénonce un vaste “enfumage”

L’union départementale FO a décidé de réagir aux derniers évènements intervenus chez Pyram et notamment sur un accord sur le temps de travail signé “le revolver sur la tempe”.

Thierry Couderc et Jean-Vincent Boudou (FO) ont souhaité notamment dénoncer “l’omerta de la classe politique et des instances consulaires”.
Thierry Couderc et Jean-Vincent Boudou (FO) ont souhaité notamment dénoncer “l’omerta de la classe politique et des instances consulaires”.
© P.O.

Des effectifs divisés par deux en l’espace de deux ans et demi, un déficit quasiment triplé : pour l’UD FO, tout est dit en deux chiffres de l’aventure Prosphères, cabinet spécialisé dans le redressement d’entreprise, qui a racheté en 2015 l’entreprise vicoise Pyram, dont les salariés subissent aujourd’hui un second plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), synonyme, pour Jean-Vincent Boudou, secrétaire départemental de Force ouvrière, de second plan de licenciements avec 43 nouveaux salariés sur le carreau(1). Un PSE adossé au plan de continuation de l’entreprise déposé par les repreneurs suite au placement en redressement judiciaire de Pyram en avril dernier. Et les pires craintes du syndicat se confirment aujourd’hui sur la stratégie d’un cabinet qu’il n’hésite pas à qualifier de liquidation ou du moins de contournement de toutes les règles du droit social.

43 salariés sur le carreau

Délits d’entraves quasi quotidiens, pression intenable exercée sur les représentants syndicaux, division des équipes pour exacerber la concurrence entre des ateliers rebaptisés mini- usines et générant une ambiance exécrable entre salariés, communication “tronquée en direction des élus et consulaires”... : “C’est indigne ! C’est une espèce de vaste enfumage et en même temps, le fameux nouveau monde, la génération Macron 2.0 !”, fustige Jean-Vincent Boudou, qui a décidé jeudi d’une mise au point en convoquant la presse, accompagné du secrétaire adjoint Thierry Couderc. “Jusqu’à présent, nous avons été prudents, on ne souhaitait pas communiquer à tort et à travers ni relayer des rumeurs”, confient les syndicalistes, accusés par l’entreprise d’avoir fait fuir des clients il y a un an et demi lors du premier PSE. Mais les récents évènements ont fait exploser cette prudence avec la volonté de briser une “omerta de la classe politique et des instances consulaires”, omerta que dénonce aujourd’hui Force ouvrière, syndicat majoritaire chez Pyram.

Des heures en plus, de l’activité en moins...

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase syndical ? Un projet d’accord sur le temps travail signé mardi “le revolver sur la tempe et le dos au mur” par le délégué syndical FO au sein de l’entreprise après l’organisation d’un référendum illicite moins de deux heures avant l’examen par le tribunal de commerce d’Aurillac du plan de continuation porté par Prosphères. Un projet d’accord en discussion depuis octobre 2017 et qui, à aucun moment, n’a été lié à l’actuel PSE ni au plan de continuation contrairement “à ce qu’a fait valoir la direction mardi auprès des salariés”. Une direction que FO accuse d’avoir orchestré ce référendum à 12 heures, en en soufflant l’idée à des salariés. Mis en minorité(2) et sous la pression, le délégué FO a validé ce projet qui prévoit des périodes de travail hebdomadaires jusqu’à 42 heures (avec des journées de 10 heures) et d’autres à 24 heures. “En faisant sauter les conventions collectives, les usages, l’accord 35 heures...”, énumère Thierry Couderc qui, comme son collègue, s’interroge sur la logique et la pertinence de cette décision. Car si le business plan validé lors du premier PSE prévoyait une production de 1 000 meubles par semaine, très vite, l’activité n’a pas dépassé 700 unités. Pourquoi dans ces conditions augmenter les heures de travail “si ce n’est pour développer la polyvalence avec les 80 salariés restants?” interroge Jean-Vincent Boudou, qui rappelle au passage que le recours aux heures supplémentaires permet de faire face à un surcroît d’activité sans passer par un tel accord. Un accord “tout pourri” qui introduit une grande flexibilité avec des délais de prévenance quasi inexistants. Ce que redoutent les deux responsables FO, c’est que cette nouvelle casse de l’emploi, “qui se déroule dans un silence assourdissant”, ne soit pas la dernière au vu des déboires de l’entreprise, confrontée à un taux de retours inquiétants sur certains meubles après avoir supprimé le service qualité, alors même que ce secteur d’activité bénéficie d’une croissance porteuse. “À force de ne pas livrer des meubles comme et quand il faut, ils ont perdu la confiance des clients”, assène Jean-Vincent Boudou, qui voit aussi une erreur stratégique - d’ailleurs soulignée par les conclusions d’experts indépendants - dans le virage adopté vers une production plus bas de gamme.

(1) En 2016, une quinzaine avait déjà été licenciée ou avait accepté un départ volontaire.

(2) Sur 87 votants, 44 se sont exprimés pour cet accord, 30 contre, 13 se sont abstenus.

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