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Prison d'Aurillac
Une nouvelle condamnation qui ne dit pas son nom ?

L’établissement attend depuis deux ans sa mise aux normes.

Le syndicat FO promet de nouvelles actions si “rien ne bouge d’ici l’automne”. (photo archives).
Le syndicat FO promet de nouvelles actions si “rien ne bouge d’ici l’automne”. (photo archives).
© P.O.

C’était “LA” condition à la survie de l’établissement : des travaux de mise en conformité jugés alors, en janvier 2011, indispensables pour maintenir la prison d’Aurillac menacée d’une peine définitive. Des travaux au premier rang desquels figurait la sécurisation de la porte d’entrée de la maison d’arrêt et qui avaient fait l’objet d’un projet élaboré il y a plusieurs années déjà par la direction en lien avec le personnel. Plus de deux ans et demi après la venue du Garde des Sceaux de l’époque, Alain Mercier, aucun nouvel écrou n’est venu moderniser ni conforter la porte en question quand bien même l’établissement pénitentiaire aurillacois a obtenu fin 2012 sa labellisation (au regard des règles pénitentiaires européennes) sur son circuit arrivant : c’est-à-dire de l’entrée du détenu jusqu’à sa mise en détention. “On était pourtant convaincus que la sécurisation de la porte faisait partie des exigences incontournables pour cette labellisation, visiblement ça n’a pas joué”, explique Éric Bory, secrétaire Force ouvrière à la maison d’arrêt. Un syndicaliste qui craint que sous prétexte de pénurie budgétaire, la prison d’Aurillac soit laissée à une lente dégradation “pour permettre de la réinscrire sur la liste des petits établissements à condamner...” Pourtant, selon lui, il y a urgence à sécuriser cette entrée : “Faute de sas de sécurité à l’entrée, un des détenus a tenté de s’enfuir lors d’une extraction, en manquant au passage de blesser une collègue. Heureusement que les agents ont rapidement réagi... Nous avons été très patients jusqu’à présent mais on commence à se poser beaucoup de questions sur l’avenir de la prison surtout avec le projet d’ouverture d’un gros centre pénitentiaire sur Riom, dans le Puy-de-Dôme.”

Système D

Et de lister un dispositif de vidéosurveillance défaillant qui “ne permet pas de distinguer le personnel des détenus”, l’absence d’appareil de contrôle des bagages à rayons X, des travaux d’entretien minimal pour lesquels les agents ont recours au système D faute de budget alloué... “Certains personnels sont très investis et n’ont pas hésité à venir en dehors de leur temps de travail pour contribuer à des travaux, relate Éric Bory. On ne demande pas que tout soit fait tout de suite, mais que ce projet de mise aux normes ne soit pas jeté aux oubliettes.” Au-delà d’assurances sur l’avenir du site, le syndicat revendique une clarification du statut de la prison aurillacoise : “Avec actuellement 62 détenus pour 72 places en capacité théorique, on nous dit que n’étant pas en surpopulation, nous ne sommes pas prioritaires en termes d’affectation de crédits. Or, sur ces 72 places, il faut déjà en retirer 8 qui servent à l’arrivée et l’adaptation des détenus dans le circuit entrant et qui ne sont donc occupées que temporairement”, explique le responsable FO. Lequel est plus que sceptique sur l’obligation à terme d’un encellulement individuel : “On estime que ça poserait beaucoup plus de problèmes, notamment de suicides. Depuis 35 ans que je suis ici, nous n’avons jamais eu à déplorer de suicide de détenu, ce qui est plutôt rare en France. Notre établissement à taille humaine permet selon nous de mieux gérer les situations avec des pensionnaires qu’il vaut mieux éviter de laisser seuls, d’autres dont on connaît les affinités...” Et de mettre en garde : “Si rien ne bouge d’ici l’automne, on n’en restera pas là...”

 

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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