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Pour que le rêve du très haut débit ne rime pas avec fracture numérique

Les 600 participants du forum dédié au développement numérique dans les territoires ruraux ont réaffirmé l’enjeu du déploiement de l’internet très haut débit.

S. Pilicer (président fondateur de RuraliTic) et V. Berberian (AMRF) ont présenté l’enquête sur le très haut débit et les élus ruraux.
S. Pilicer (président fondateur de RuraliTic) et V. Berberian (AMRF) ont présenté l’enquête sur le très haut débit et les élus ruraux.
© P.O.
C’est ici aussi dans le domaine du numérique, un peu l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein, sauf qu’en guise d’eau, c’est de débit - haut et très haut - dont on cause. La sixième université d’été “TIC (technologies de l’information et de la communication) et territoires” qui s’est tenue mercredi et jeudi à Aurillac, rassemblant quelque 600 participants, a en effet vu s’opposer des points de vue différents quant à la situation des territoires ruraux au regard de la couverture en internet haut et très haut débit. D’un côté les optimistes résolus pour qui la fracture numérique pour le haut débit (supérieur à 56 kbits/s), c’est du passé : au premier rang desquels le ministre auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique. Dans un message vidéo retransmis en ouverture du forum RuraliTic, Éric Besson s’est ainsi félicité que, grâce au Plan France numérique 2012, mis en place par le gouvernement en 2008, “100 % des Français peuvent accéder à l’internet haut débit (...) pour moins de 35 euros par mois, équipement compris”. Annonçant dans la foulée que dès 2012, la France sera, avec la Suède, l’un des deux premiers pays d’Europe à lancer des nouveaux services mobiles de quatrième génération.

Un incontournable sociétal

 

Cette lecture, Patrick Lebreton, député de la Réunion, l’a temporisée, rappelant que l’île outre-marine pâtissait encore de zones blanches. Pour Fabien Bazin, président de Niverlan(1), pas besoin de sortir de la métropole ni même de la région Auvergne, pour constater que le 100 % haut débit n’est pas encore acquis. Quel que soit le diagnostic, élus, opérateurs, universitaires, tous ont convenu que l’accès internet haut, et désormais très haut, débit s’imposait comme une exigence sociétale, notamment pour les dix millions de Français qui rêvent de s’expatrier à la campagne. “Parmi les critères de sélection d’un certain nombre d’agences immobilières apparaît désormais la question du débit”, a insisté F. Bazin, augurant que cette tendance urbaine allait rapidement gagner l’immobilier rural. Ce pré-requis de candidats à l’exode urbain, les élus des territoires ruraux l’ont bien en tête, comme l’a montré l’enquête réalisée cet été par les Associations des maires ruraux de France (AMRF, voir l’Union du 31 août). Pas besoin en effet d’être expert en 4 G+, wifiMax.. - un jargon technologique le plus souvent rebutant - pour comprendre que l’attractivité et l’activité sociale, culturelle, économique, des territoires en quête de renouveau démographique, passent par le déploiement de ces vecteurs aux usages multiples. Or ces usages nouveaux nécessitent aujourd’hui un débit supérieur. “Il ne faudrait pas ajouter un handicap supplémentaire à notre enclavement physique”, a mis en garde Vincent Descœur, président du conseil général du Cantal, portant également la voix des élus montagnards. La question restant posée est celle du quand et du comment. Sur le quand, Éric Besson a affiché l’objectif de 99 % de la population couverte en très haut débit mobile en 2025. Sur le comment, il a rappelé les 2 milliards d’euros débloqués sur le programme Investissements d’avenir. Deux milliards à ramener aux 25 à 30 milliards de coût d’installation de la fibre optique sur l’ensemble du territoire hexagonal. “C’est relativement pas très cher à côté des 350 milliards du schéma national des transports par exemple, a relativisé le sénateur Leroy (Mozelle), appelant à être ambitieux pour le très haut débit. Il faudra aussi des solutions d’attente en espérant la fibre optique partout et considérer les collectivités locales comme des opérateurs à part entière et non comme des supplétifs. Aujourd’hui, il est impossible au sein même d’un département de faire jouer la mutualisation entre zones densément peuplées (NDLR : couvertes par les opérateurs privés) et les zones rurales.” Des propos applaudis, les représentants des dites collectivités rurales souhaitant être acteurs d’un très haut débit qu’ils contribueront largement à financer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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