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Pas d’unanimité pour sortir du conflit : la présidente pose sa démission

La fusion entre les laboratoires interprofessionnels d’Aurillac et de Theix est un échec. Le divorce prononcé, le Cilal doit plusieurs centaines d’euros au Lial... mais ne paie pas.

Après la dernière réunion du conseil d’administration du Lial, les producteurs ont tenu une conférence de presse.
Après la dernière réunion du conseil d’administration du Lial, les producteurs ont tenu une conférence de presse.
© R. S.-A.
Le Lial (Laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières) n’a plus de président. Chantal Cor, qui au titre du collège des producteurs avait accédé à la présidence en juillet dernier, vient de démissionner. Le règlement d’un conflit avec son partenaire et homologue du Puy-de-Dôme, le Cilal (Centre interprofessionnel laitier Auvergne-Limousin) n’a pu être réglé. Pour comprendre ce qui a conduit jusqu’à cette décision, le collège des producteurs de lait est revenu au cours d’une conférence de presse sur l’historique d’une fusion ; les différends financiers qui ont opposé les deux partenaires ; les pistes de règlement engagées et le constat à ce jour. Au terme de trois ans de discussion, les deux laboratoires étaient parvenus à créer une structure commune : Analysa. “Une fusion pour réaliser des économies d’échelle et continuer d’offrir aux producteurs le meilleur service à un prix compétitif”, souligne Chantal Cor. Elle rappelle que pour tenir cet objectif, les deux laboratoires ont choisi de se spécialiser. À Aurillac (15), on s’est fait une spécialité des analyses du lait. Le site de Theix (63) traitant plus particulièrement toute la partie dite “diversification” qui comprend les analyses de fourrages, la recherche de pathogènes dans les produits transformés, etc. Un choix cohérent, lié au rapprochement de chacun des sites avec le public ciblé (un important volume de producteurs étant basé dans le Cantal, en Aveyron et en Corrèze ; l’environnement industriel du secteur agroalimentaire étant plus concentré dans le Puy-de-Dôme).

L’échec d’une fusion

Après réalisation de travaux, la spécialisation des laboratoires était opérationnelle début 2007. Mais très vite... c’est un échec. Non pas technique, mais administratif. Selon les producteurs qui siègent au Lial, l’uniformisation du tarif des prestations s’avère un premier point d’achoppement. Le 16 janvier, le président d’Analysa, Jean-Luc Bonhomme (issu du collège des industriels du Cilal), démissionne. De fait, c’est le retour à la case départ. “Fin février, de part et d’autre les producteurs émettent des propositions qui n’ont pas été validées par les autres collèges”, regrette Chantal Cor. C’est le constat d’arrêt. Fin mai, chaque structure retrouvera son métier d’origine dans son intégralité. Un rebasculement qui nécessite de procéder à des échanges de factures. “Après calcul lors de l’état des lieux, il apparaît que le Cilal doit au Lial 451 000 euros. Une somme immédiatement contestée”, indique Mme Cor. Le 11 avril, les présidents des deux structures, Serge Moly (collège des industriels du Lial) et Jean-Yves Perron (collège des coopératives du Cilal) semblaient tombés d’accord, proposant à leurs conseils respectifs une remise de l’ordre de 100 000 euros. Tout paraissait réglé jusqu’à ce que le conseil du Cilal revienne sur sa position quelques semaines plus tard : “Le 13 juillet, le Lial reçoit un courrier du Cilal qui ne reconnaît que 160 000 euros de dette”, affirme Chantal Cor. “J’ai proposé que Serge Moly conserve la présidence une année de plus, le temps de régler le conflit né sous son mandat. Mais je me suis heurté à un refus”. J’ai donc hérité d’une situation délicate qui engage l’avenir du laboratoire et les 75 emplois qui y sont liés, dans un territoire difficile”, souligne la présidente, aujourd’hui démissionnaire.

Les producteurs n’ont pas été entendus

“Sur les conseils de notre avocat, maître Mézard, nous avons donc réclamé sans délais les 160 000 euros de dette reconnus et si aucun accord n’était conclu pour le reste, une procédure aurait pu être lancée pour assigner le Cilal à payer. Les entreprises ont crié au scandale ! Préférant une solution amiable”, poursuit Chantal Cor. “C’est avec l’espoir de trouver cette solution de gré à gré qu’une réunion devait se tenir le 22 août... Mais le Cilal a décliné l’invitation”. Finalement c’est à Saint-Flour que les deux présidents, accompagnés de leurs comptables respectifs, devaient trouver un accord et - pourquoi pas - évoquer de nouveau l’idée d’une fusion sur des bases saines. Dans un souci d’apaisement, le Lial double la remise de 100 000 euros proposée précédemment. Après quelques ajustements comptables, la dette serait de 200 000 euros. “D’accord pour cette somme, mais à condition de payer immédiatement”, exige Mme Cor, tandis que le laboratoire de Theix propose un règlement... au 31 décembre 2008. Lors de sa dernière réunion, le conseil du Lial n’est toujours pas tombé d’accord. L’idée des producteurs de réclamer le paiement de la dette au 15 novembre prochain est rejetée par les deux autres collèges qui préférèrent repousser l’échéance au 31 décembre. Les représentants des coopératives semblent d’accord pour lancer une procédure judiciaire si rien n’a bougé au 1er janvier 2008 ; ceux des industriels estiment qu’il ne faut en aucun cas lancer de procédure. Or, dans une interprofession, une décision se prend à l’unanimité des trois collèges. Face à cette cacophonie, la présidente a préféré mettre fin prématurément à son mandat. Au cours de la conférence de presse qui a suivi sa décision, les producteurs ont jugé “aberrant” l’attitude des industriels. Ils ont regretté que Serge Moly dépense davantage d’énergie à défendre le Cilal qu’à sauver le laboratoire d’Aurillac dont il assurait la présidence il y a encore quelques mois. 

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