MoDem - La leçon de campagne du candidat Bayrou
Une petite école rurale, une maison de services, un IUT et un IUFM qui font de la résistance : un programme de visites à l’image de la France que F. Bayrou veut défendre.

À peine descendu de voiture, le "troisième homme" du premier tour de la présidentielle de 2007, est déjà à l’œuvre : il serre les mains de quelques étudiants à l’entrée de l’IUT, interroge un jeune Chinois sur son parcours le félicitant sur son excellent français, questionne le responsable du département GEA sur son cursus de chercheur théoricien des nombres...
Pour chacun un mot, une question, une marque d’intérêt : la méthode Bayrou est bien rodée en ce début de campagne où après Saint-Brieuc, Vannes, la banlieue parisienne, il faisait étape jeudi dans le Cantal. Pourquoi ce petit département où la greffe du parti successeur de l’UDF a du mal à prendre ? "Vous n’en savez rien", rétorque le candidat centriste en allusion au supposé petit nombre d’adhérents cantaliens du MoDem. Avant d’enchaîner sur sa fibre montagnarde, lui le Béarnais qui se dit amoureux de cette région, d’un Cantal "magnifique, à la fois grand et humain", "un visage de la France que j’aime profondément".
Instruire et produire
Un département où il a choisi d’aborder l’un des deux sujets phare de son projet : l’éducation de la maternelle à l’université, un dossier central à ses yeux pour les zones rurales, en particulier pour les territoires les plus enclavés. Car pour celui qui fut ministre de l’Éducation sous Balladur, puis de l’Enseignement supérieur sous Juppé, cela ne fait pas de doute : le modèle français est en situation d’échec. Enquête du "Nouvel obs" à l’appui, il souligne que si la France est le pays qui investit le plus pour l’enseignement, elle est clasée 33e sur 34 pour ses résultats. Et pour le candidat Bayrou la solution ne passe pas seulement par des chiffres, allusion aux promesses d’un autre François, mais par la preuve par l’exemple : en clair repérer les classes, les enseignants et établissements qui réussissent et transférer leurs pratiques pédagogiques à leurs collègues... Simple. Aussi le président du MoDem prône un changement stratégique radical, avec le maintien de la formation des enseignants dans des antennes délocalisées comme l’IUFM d’Aurillac mais aussi le rétablissement du respect jadis dû aux enseignants par les parents. "Tout le reste n’est qu’illusion", lâche-t-il. La recherche, l’innovation, la création : telles sont pour lui également les clés de la marche avant d’une France "qui sait pourtant réaliser des réussites exceptionnelles". Chômage, perte de pouvoir d’achat, crise, déficits publics... : à ces maux, celui qui revient sur la scène médiatique ne voit qu’un responsable. "On ne produit plus en France, on a abandonné des pans entiers de la production." Une situation qu’il y a, pour le MoDem, urgence à redresser dès 2012....
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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