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Les salariés d’OI-Games craignent la fermeture du studio d’Aurillac

Créée il y a deux ans à Aurillac, la société OI-Games se sépare peu à peu de sa quarantaine de salariés, persuadés que le groupe prépare une fermeture pure et simple.

Les salariés d’OI-Games ont manifesté jeudi devant les locaux de leur entreprise.
Les salariés d’OI-Games ont manifesté jeudi devant les locaux de leur entreprise.
© L'Union du Cantal
Créée en novembre 2004 à Aurillac à l’initiative du groupe Gameloft pour développer une activité de portage de jeux vidéo sur téléphones mobiles, la société Odyssée Interactive Games a employé jusqu’à une quarantaine de personnes. Elle s’en sépare peu à peu depuis le mois d’août, en ne renouvelant pas des contrats à durée déterminée (CDD) qui représenteraient la majorité de l’effectif. Les représentants des salariés craignent une fermeture pure et simple, que l’entreprise leur aurait d’ailleurs annoncée en août dernier avant de faire machine arrière. Ils dénoncent avec Force ouvrière (FO) les méthodes d’un groupe qui, selon eux, “bafoue le droit du travail” et prépare sans le dire la fermeture du studio aurillacois. 12 sur les 19 salariés restants étaient en grève jeudi 2 novembre et ont manifesté devant les locaux de leur studio, installé place du Square. “La très grande majorité des salariés d’OI-Games sont venus de l’extérieur du département, certains avec femme et enfants”, témoignent Grégory Murer et Olivier Fourcade, délégués du personnel FO et CFDT : “La plupart sous CDD de six mois, reconduits pour un an moyennant des salaires à minima, avec le plus souvent promesse d’embauche définitive sous CDI”.
Des jeunes salariés venus de l’extérieur du département
Tout allait bien jusqu’à ce que, le 22 août, racontent les représentants du personnel, le directeur d’OI-Games annonce la fermeture du studio aurillacois. “Cela alors que l’action du groupe Gameloft était en train de chuter en bourse et que, comme par hasard, un salarié ait demandé l’organisation d’élections pour désigner des délégués du personnel”, remarque Jean-Vincent Boudou, secrétaire départemental de FO. Dans la foulée, le directeur du studio aurait reçu les salariés un à un pour leur confirmer la fermeture, proposer aux CDI de démissionner “contre une prime risible” et aux CDD d’envisager de mettre un terme à leur contrat avant l’échéance en contrepartie là aussi d’une prime. L’élection des délégués du personnel faite, la direction change de discours : “Il ne s’agit plus de fermer, mais simplement de ne pas renouveler les CDD”, rapportent Grégory Murer et Olivier Fourcade. Après avoir invoqué l’impossibilité de créer une équipe de créateurs de jeux sur Aurillac pour justifier la fermeture, la direction évoquerait la perte d’un client pour expliquer la baisse d’activité du studio. Toujours est-il qu’une grande partie des téléphones portables sur lesquels travaillaient les salariés auraient été transférés ailleurs (en Roumanie selon eux).
Une utilisation manifestement abusive des CDD
“Bref, officiellement, on ne ferme plus, mais l’entreprise continue à dégraisser et on ne sait pas ce qu’on fera après le 31 janvier 2007”, déplorent les représentants des salariés, en calculant que la quasi totalité des contrats seront arrivés à terme mi-2007, et en faisant le pari qu’il ne restera alors plus personne. “L’inspection du travail a été saisie et il y aura des recours individuels aux prud’hommes avec notre soutien”, réagit le secrétaire général de l’union départementale FO, selon qui il y a en l’espèce “une utilisation manifestement abusive des CDD”. “Cette entreprise, qui fonctionne depuis deux ans avec 90 % de CDD, contourne visiblement le droit du travail et les conventions collectives”, estime-t-il. Jean-Vincent Boudou parle de “dumping social” et de “dégraissage boursier”, en mettant en relation une délocation d’activité vers des pays à main d’œuvre pas chère avec les 14 millions d’euros de bénéfices dégagés par Gameloft au premier semestre 2006. De son côté, Alexis Dallemagne, directeur du studio OI-Games d’Aurillac, “dément formellement” tout projet de fermeture. “Je n’ai jamais licencié personne et souhaite encore une fois rassurer tout le monde sur la poursuite de nos activités”, lâche-t-il pour toute explication.

“L’Odyssée interactive jeuxvideo.com” n’est plus concernée
C’est le groupe Gameloft, alors actionnaire à 88 % de la société l’Odyssée interactive d’Aurillac, qui a demandé fin 2004 à sa filiale aurillacoise de créer un studio de portage de jeux vidéo sur téléphones mobiles. En juillet 2005, compte tenu de la progression d’activité, Gameloft décidait de confier cette nouvelle branche à une société juridiquement indépendante qui sera une filiale de l’Odyssée interactive : c’est ainsi qu’est née OI-Games (Odyssée Interactive Games), dont le Cantalien Sébastien Pissavy, président de la SAS “L’Odyssée interactive jeuxvideo.com”, a été gérant jusqu’en juin 2006. A cette date, Gameloft a vendu les 88 % qu’elle détenait dans “L’Odyssée interactive jeuxvideo.com” à la société Hi-média pour près de 23 millions d’euros. Parallèlement, Sébastien Pissavy a revendu OI-Games à Gameloft. “Nous n’avons donc plus rien à voir avec OI-Games et notre entreprise n’est en rien menacée ou concernée par les difficultés qu’elle peut rencontrer”, précise le chef d’entreprise, en avouant n’avoir été tenu au courant de rien. L’Odyssée interactive, qui reste basée au village d’entreprises d’Aurillac, et dont le président est toujours Sébastien Pissavy, emploie actuellement 29 salariés. Avec son site jeuxvideos.com, elle fait figure de premier portail francophone dans l’univers des jeux vidéos, avec plus de 1,6 million de visiteurs uniques par mois. Et de troisième site internet français pour les moins de 25 ans !

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