Les Jeunes agriculteurs réclament une reconnaissance de l’agro-écologie
Les Jeunes agriculteurs du Cantal plaident pour que le critère agro-écologique qui bonifie la dotation à l’installation profite aussi aux systèmes herbagers.
"Si demain on perd cette dynamique, ce serait une catastrophe pour le département tout entier. L’installation reste essentielle pour l’emploi, les écoles, les collèges. Pas question d’isoler des jeunes, mais bien de tisser avec eux du lien social. Au-delà des chiffres, il est bien question d’enjeux de nos territoires." Benoît Aurière, président des Jeunes agriculteurs du Cantal, en est convaincu. Il l’a rappelé aux responsables des organisations professionnelles agricoles et différents autres partenaires, lors d’une session installation, préparée par le bureau des JA, mardi 8 mars à Aurillac. Cependant, il considère que le jeune qui s’installe aujourd’hui n’est pas suffisamment aidé. Surtout pris en étau entre la conjoncture très défavorable et le coût des mises aux normes obligatoires à effectuer dans les deux ans qui suivent l’installation.
Il n’y a pas que les abeilles...
Avec une moyenne de 26 450 euros d’aides (Dotation jeune agriculteur), en fonction des critères, c’est en effet bien peu. Car il faut mettre en parallèle un autre chiffre, celui du coût moyen de l’investissement au moment de l’installation : 357 700 €. Le syndicat des Jeunes agriculteurs relève bien que des critères relatifs à l’emploi ou à l’agro-écologie permettent de bonifier le montant. Mais qui peut en profiter ? Bien peu de candidats en réalité. Benoît Aurière en livre la raison : "Les jeunes qui s’installent en bovins dans un département comme le nôtre, avec ses montagnes d’estive, des systèmes à 80 % herbagers, etc. ne peuvent pas y prétendre." Seuls quelques dossiers en apiculture l’ont obtenu, confirme Frédéric Lacoste, chargé du groupe installation des JA du Cantal. "La volonté du syndicat, c’est que chaque jeune qui s’installe dans le Cantal émarge à la ligne agroécologique", lance le président. "Il n’est pas acceptable qu’on ne définisse l’agro-écologie qu’à travers les abeilles", remarque Nicolas Bardy, des JA du Massif central. Pour faire reconnaître les critères d’une production à l’herbe, il a pour projet de trouver d’autres départements qui adhèreront à cette idée là. Cette hypothèse entre dans le cadre des réflexions conduites en vue du prochain congrès des JA qui a pour thème cette année : "Installation-transmission, quels outils pour demain ?"

Pourcentage
L’autre piste évoquée lors de cette session extraordinaire : l’abandon des prêts bonifiés au profit d’une aide en monnaie sonnante et trébuchante, calculée au pourcentage des sommes mobilisées par le jeune pour son installation (lire L’Union du 12 mars). "Avec les taux désormais naturellement bas, c’est comme si on passait à côté d’une subvention", résume le président. Il souligne que le ministère y prêterait une oreille plutôt intéressée... si les banques n’attendent pas après la bonification pour financer (ou non) un projet. Le Crédit agricole s’en défend, mais il met en garde : "Désormais, seul le secteur agricole bénéficie encore de prêts bonifiés. Les taux peuvent remonter, et une fois le dispositif enterré, il ne reviendra pas..."
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