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Les douze travaux de la salers

Nouveau protocole pour le contrôle de performances, indexation génomique, photo-pointage, étude sur la filière broutard...: une rentrée chargée pour le herd-book, à l’équipe renouvelée.

Bernard Lafon a assuré pendant trois ans l’intérim à la direction des instances raciales, présidée par Lionel Duffayet. Il est remplacé par Solenne Ferrer-Diaz.
Bernard Lafon a assuré pendant trois ans l’intérim à la direction des instances raciales, présidée par Lionel Duffayet. Il est remplacé par Solenne Ferrer-Diaz.
© P. O.

En ce début septembre, les préparatifs auraient dû  aller bon train à moins d’un mois du National salers délocalisé en terre briviste. On est loin de l’effervescence associée à ce rendez-vous phare de la race acajou, reporté en septembre 2021. “Après l’annulation du Festival de l’élevage, la Ville de Brive nous a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas que se tienne cet automne le National salers, on a respecté leur souhait” commente Lionel Duffayet, président du herd-book (HBS) et du Groupe salers évolution (GSE). La salers comme ses consœurs n’aura au final que peu d’occasions de faire briller son pelage et apprécier ses mensurations. À cette heure, seuls les comices des cantons de Salers (à Saint-Bonnet-de-Salers le 5 septembre), Mauriac, d’Aurillac (à Ytrac) et des vallées Jordanne-Cère sont programmés tandis que les sélectionneurs sont privés de Space, du concours européen de Sedan, repoussés en 2021 tout comme le Sommet de l’élevage.

La rentrée au Fau pour 41 veaux

À la station de Saint-Bonnet-de-Salers en revanche, pas d’incertitudes : 41 futurs reproducteurs (effectif dans la norme avec un peu plus d’animaux du berceau) ont fait leur rentrée ce jeudi 27 août en vue d’y être évalués. “Les techniciens ont attaqué assez tôt (fin avril) la sélection en ferme, en respectant les gestes barrière, ou sur photos et vidéos le cas échéant, dans l’hypothèse d’une aggravation de la situation sanitaire”, indique Bernard Lafon. Après avoir assuré trois années d’intérim à la direction des deux structures, ce dernier vient de passer la main à une jeune recrue, Solenne Ferrer-Diaz. Le herd-book espère que d’ici le
1er février, date de la vente de cette première bande, acheteurs et vendeurs pourront retrouver les bancs de Saint-Bonnet-de-Salers, tout en faisant valoir que la vente dématérialisée d’avril s’était globalement bien déroulée.


Potentiel dans l’ex-Yougoslavie

Malgré la crise sanitaire, le HBS a pu par ailleurs organiser, via sa structure commerciale Intergènes, trois convois d’animaux pour la Croatie et la Serbie, soit un peu plus de 300 têtes parties à l’export (majoritairement des jeunes femelles pleines ou prêtes à saillir). Un quatrième lot était prévu ce vendredi 28 août pour la même filière. Après avoir accueilli une délégation monténégrine en février dernier, le herd-book projette une visite de prospection dans ce pays de l’ex-Yougoslavie et sa voisine la Serbie “où il y a du potentiel”, estime Lionel Duffayet qui évoque une tournée également en Espagne cet automne.
Pas de quoi en tout cas redonner le sourire aux sélectionneurs : “Aujourd’hui, les acheteurs sont plus préoccupés à trouver du fourrage et de la paille - qui bientôt sera cotée en bourse comme de l’or !-, qu’à renouveler leurs troupeaux, notamment les gens qui font du croisement”, constate l’éleveur de Saint-Cernin qui déplore pareillement la forte dégradation du marché du broutard. “Le souhait qu’on peut avoir, c’est qu’il se refasse du broutard sur le Maghreb à la rentrée pour éviter que les Italiens se retrouvent les seuls acheteurs...” Dans ce contexte chahuté, le responsable de la race veut tout de même retenir la bonne tenue des cours de la viande salers, portée par des labels.

Contrôle de performances : un protocole plus souple

Autant de raisons en tout cas de poursuivre et accélérer les différents chantiers engagés au sein des instances raciales.  “Avec l’arrivée du nouveau règlement zootechnique européen, les races ont travaillé à une redéfinition de leurs objectifs raciaux. Pour la salers, on a réaffirmé comme priorités tout ce qui est potentiel laitier, qualités maternelles et morphologie”, explique Bernard Lafon, cheville ouvrière de cette réflexion qui a associé les partenaires de la race. Il s’agit désormais de mettre en œuvre le nouveau protocole de contrôle de performances qui en découle, plus adapté et plus souple. Au-delà du contrôle VA4, les éleveurs vont ainsi pouvoir opter pour deux formules avec la possibilité de réaliser eux-mêmes des pesées et un choix plus large de périodes de pesées. L’ambition est aussi de mieux cerner la valeur laitière des mères et de fiabiliser le poids naissance. Le HBS se donne une année pour sensibiliser les éleveurs à ce nouveau dispositif.
Deuxième chantier, celui de la génomique : si tous les taureaux inscrits au herd-book sont génotypés depuis septembre 2019, l’étape suivante est de créer une base de références : d’une part en prélevant tous les taureaux en sélection pour avoir une vision des gènes un peu atypiques de la race, et, d’autre part, en s’appuyant sur la voie femelle. Le souhait étant de produire des index sur génotypage à l’horizon 2022.

Génotypage, index et photopointage

En matière d’index, les instances raciales espèrent pouvoir rendre disponible une indexation post-sevrage d’ici la fin 2020 après avoir enregistré pendant cinq ans les données de morphologie post-sevrage. La race salers s’est en outre positionnée auprès de France Conseil élevage pour expérimenter la technique de photopointage à la station d’évaluation du Fau. “D’ici quatre, cinq ans, on pourra ainsi objectiver le pointage en sortie station”, affirme Lionel Duffayet.
Le dernier chantier, pas des moindres, va se traduire par une étude sur la production et la filière broutard salers. En s’attachant d’abord à un état des lieux exhaustif (caractéristiques de la production, poids, âge, conformation, destinations des animaux vendus...) avant, le cas échéant, “d’établir des perspectives à intégrer dans le schéma de sélection”.

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