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Le torchon brûle-t-il chez les sapeurs-pompiers ?

Saint-Barbe, sainte patronne des sapeurs-pompiers, a été fêtée ce week-end sur le Cantal. Mais à Aurillac, vendredi, les professionnels ont manifesté leur mécontentement.

Le lieutenant-colonel Aigueparse, directeur du Sdis, entouré de son président, du président du Conseil général et du préfet.
Le lieutenant-colonel Aigueparse, directeur du Sdis, entouré de son président, du président du Conseil général et du préfet.
© J.-M.A.

“Avec cette première Sainte-Barbe collective, nous entrons dans l’histoire”. Le lieutenant-colonel Léopold Aigueparse, directeur du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), ne croyait pas si bien dire vendredi dernier. Alors qu’il vient à peine d’entamer son discours, le collectif “les sapeurs-pompiers professionnels du Cantal en colère” entre dans la salle d’honneur et manifeste ouvertement son mécontentement devant la hiérarchie, le Conseil général et l’État (lire par ailleurs). Jusqu’ici, pas le moindre accroc à cette première Sainte-Barbe collective. Les autorités civiles et militaires ont ainsi procédé au traditionnel “dépôts de gerbes” en l’honneur de celles et ceux disparus dans l’exercice de leurs fonctions. Ensuite, différentes remises de galons, de médailles et de promotions diverses ont concerné une vingtaine de soldats du feu. Dans un froid vif, tous les participants étaient alors conviés aux discours. Froid, un terme bien approprié pour la suite des événements.

La colère du préfet

En tant que directeur du Sdis, c’est le lieutenant-colonel qui ouvre le bal. Le temps de rappeler ce moment historique, le temps de brosser l’évolution du corps des sapeurs-pompiers à travers les années, le temps de narrer l’histoire de ces hommes de l’ombre... et le collectif des sapeurs-pompiers professionnel en colère fait irruption. Imperturbable, le directeur du Sdis poursuit son discours, rappelle que “les changements sont toujours sources d’inquiétudes”, mais qu’il faut aussi “savoir vivre avec son temps et ses moyens”. Au passage, le directeur du Sdis insiste sur “le niveau d’équipement pertinent et de qualité du corps des sapeurs-pompiers” et sur les “efforts d’investissements importants consentis par le Conseil général”. Soit, mais la pilule ne passe pas chez le préfet qui trépigne depuis l’entrée des manifestants. Il prend alors la parole. “J’estime qu’il y a un temps pour la revendication, un temps pour la manifestation, mais aussi un temps pour le recueillement. Ce soir, nous avons remis des galons, des décorations. Cette manifestation est des plus déplacées”. Furieux, il quitte la salle, jetant un peu plus le froid dans l’assistance. Louis Galtier, conseiller général et président du Sdis par délégation, prend alors la parole. “C’est la première Sainte-Barbe départementale. Cela doit être un événement marquant et nous l’avons voulu comme tel. La Sainte-Barbe, c’est la reconnaissance de tous les sapeurs-pompiers”. Faisant fi de cet incident, Louis Galtier réaffirme son attachement au Sdis. “Depuis 2001, il s’adapte et son périmètre budgétaire également par la mise à niveau des équipements. Depuis 2001, le Sdis a dû absorber plusieurs textes législatifs. Un changement à marche forcée. Et si le paysage immobilier a très peu évolué, le parc communal et intercommunal si. Ainsi, le Conseil général a injecté 6,1 millions d’euros dans la construction et la rénovation, 14 millions dans le matériel”, a-t-il rappelé. “Le Sdis ne doit pas avoir de regrets pour le passé, de remords pour le présent. Il doit avoir confiance en l’avenir. Il faut être réactif et efficace”. Mais aussi d’avouer que “compte tenu de son investissement, le directeur peut parfois manquer de souplesse. Ce qui peut être perçu comme un défaut, je le vois comme une qualité”. C’est Vincent Descœur, président du Conseil général, qui conclura la soirée, en réaffirmant son soutien au directeur et au président du Sdis. “Je mesure bien les sentiments et les gênes. L’incident de ce soir ne peut qu’illustrer le travail difficile de gestion de ce corps. 2009 est une année importante, 2010 le sera d’autant. En attendant, n’oubliez pas l’essentiel : l’intérêt de votre engagement”.

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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