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La météo finit d’assécher les trésories des éleveurs

Mardi. Quarante degrés. Une légère brise achève de griller les prés de Franck Farradèche, installé en individuel à Serrusse, commune de Sainte-Anastasie…

Une vingtaine d’agriculteurs de ce secteur du Cézallier ont constaté les dégâts, en présence des responsables syndicaux.
Une vingtaine d’agriculteurs de ce secteur du Cézallier ont constaté les dégâts, en présence des responsables syndicaux.
© C. F.

Accompagné de Benoît Aurière, président des JA, et de Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA, Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif central, a décidé ce jour là de visiter trois exploitations(1), qui illustrent “une situation des plus préoccupantes”, conséquence de ce déficit pluviométrique qui, depuis le 15 avril assèche le pays : “Le Nord et l’Est du Cantal sont concernés, soit les deux tiers des exploitations”, précise Joël Piganiol. “Nous avons demandé au préfet de déclencher la procédure calamité et il nous a répondu positivement”, poursuit Patrick Bénézit, qui souligne que “cet argent d’indemnisation, c’est le nôtre, alimenté par nos cotisations(2)…” Et que les difficultés s’accumulent pour les agriculteurs : “Les accords viande tardent à s’appliquer voire ne s’appliquent pas., Pour le prix du lait, le joint ne se fait pas avec la trésorerie. À un moment donné, les pouvoirs publics devront bien agir avec ces industriels et GMS qui se prennent pour des seigneurs…”

Obligé de réemprunter

Alors que les experts passeront dans les différentes exploitations touchées avant la fin juillet, Franck Farradèche a estimé entre 70 et 80 % la perte en fourrage due à la sécheresse sur son exploitation de 119 ha. Elle compte une vingtaine de laitières qui produisent 119 000 litres de lait et une cinquantaine d’allaitantes : “Je n’ai fait aucun enrubannage. J’ai fait le choix de faire du sec et d’assurer le complément avec des achats de maïs mais, d’ici une dizaine de jours, il faudra donner aux laitières et, déjà, c’est 150 kg de complément quotidiens que je dois ajouter pour les bêtes, pour que la qualité n’en pâtisse pas et tenter d’éviter les problèmes sanitaires, soit 1 000 € d’aliment toutes les trois semaines… J’ai vendu des broutards pour soulager le troupeau et faire un peu de trésorerie, mais, avec un prix du lait à 300 € en qualité A et un aliment au même prix, je ne m’en sors pas…” Pire, pour faire face aux charges, l’éleveur a dû contracter un nouvel emprunt pour payer ses autres emprunts… Sa trésorerie est “en grosse difficulté”, d’autant plus que, l’an dernier, il avait “loupé le foin”, toujours du fait de la sécheresse. Cette année, “j’ai fait 200 boules de foin contre un millier l’an dernier”. Il lui a donc déjà fallu en acheter 140 : “Or, on est que début juillet et la rupture de la pâture se fera au plus tard fin juillet… Et là, les animaux devront bien continuer de manger…” En attendant les visites de l’administration, les agriculteurs ont donc décidé de hausser le ton avec, dès cette semaine, des actions annoncées envers les laiteries et la GMS (lire en page 3).

(1) Patrick Bouchard à Luc d’Ussel, Franck Farradèche à Sainte-Anastasie et Gilles Palat à Drugeac. (2) Le fonds des calamités agricole est abondé pour une part avec des assurances souscrites par les agriculteurs. Il devait être co-alimenté par l’État “qui n’a pas mis un euro depuis 2003”, a précisé la FDSEA.

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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