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L’heure de l’arbitrage politique et d’un choix sociétal a sonné

À quelques jours des annonces du chef de l’État sur le choix français, éleveurs et céréaliers ont déployé leurs derniers arguments.

Pour le coordinateur du Berceau des races à viande, Patrick Bénézit : 
“Les pouvoirs publics doivent aller au bout de la réforme”.
Pour le coordinateur du Berceau des races à viande, Patrick Bénézit :
“Les pouvoirs publics doivent aller au bout de la réforme”.
© P. O.

Chaque jour qui passe et qui se rapproche de la présentation des orientations françaises sur le bilan de santé de la Pac a vu se durcir un peu plus le ton des communiqués qui pleuvent en provenance des organisations professionnelles représentatives des éleveurs et du secteur des grandes cultures. Après le congrès tendu de la FNB, les éleveurs ont mis lundi une pression supplémentaire sur les pouvoirs publics lors d’une réunion du Berceau des races à viande du Massif central.

Les chiffres, rien que les chiffres
“Les éleveurs espèrent, ils n’admettraient pas d’être trahis”. C’est le message qu’ont livré, tour à tour, les responsables des sections bovines du Massif central. “Au plus près de la ligne d’arrivée, nous ne devons pas faiblir”, a estimé Dominique Fayel, président de la section bovine de l’Aveyron. Jeudi, le président de la République devait profiter d’un déplacement sur une exploitation bovine du Maine-et-Loire pour livrer les grandes lignes de l’application française du bilan de santé avant que le ministre de l’Agriculture ne précise lundi 23 février les modalités techniques, et donc les curseurs qui permettront de procéder oui ou non à un rééquilibrage des soutiens communautaires. Les Éleveurs des races à viande ont prévenu : plus question désormais de tergiverser sur des chiffres, ceux du revenu, qui sont sans appel. Plus question non plus, de nier le caractère obsolète des mécanismes de la Pac. “Le contrat des céréales à bas prix institué par la Pac de 1992 ne tient plus. En effet, le contexte mondial laisse prévoir des cours élevés pour les matières premières végétales. De plus, ce contrat a engendré une distorsion de concurrence majeure entre l’hectare de maïs subventionné et l’hectare d’herbe qui n’avait rien”, explique Patrick Bénézit, coordinateur du Berceau des races à viande. Et de constater : “En 2008, les éleveurs peinaient à obtenir un revenu de 10 000 euros alors que les producteurs de grandes cultures, avec des cours jugés très médiocres, culminaient quand même à plus de 30 000 euros annuels.

Incompréhension d’Orama
Et depuis le début de l’année, le marché leur a d’ores et déjà remboursé leur potentielle contribution à une redistribution des soutiens, sans compter la hausse importante et rapide des cours prévue par les experts”. Les éleveurs expliquent que “ce rééquilibrage est dans l’intérêt de la France : une vache allaitante sur deux travaille pour l’export et un éleveur induit sept emplois”. Pour eux, c’est donc “le moment du courage politique. Toute autre décision serait vécue comme une trahison pour les éleveurs”. Du côté d’Orama, section grandes cultures de la FNSEA, c’est l’inquiétude qui prévaut face à un ministre prêt selon eux “à confirmer ses intentions”, synonymes pour Orama “d’un sacrifice des acteurs majeurs de l’économie qui ont mis des années à se structurer”. Quant au patron de la FNSEA, reçu longuement le 17 février par François Fillon, il s’est dit optimiste sur l’engagement du gouvernement pour la politique de l’herbe.

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