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L’épopée héroïque des Poilus cantaliens du 339e régiment d’infanterie

André Forestier s’est pris de passion pour une frange de l’Histoire qu’a vécue son grand-père : celle de ces Cantaliens partis la fleur au bout du fusil en 1914 avant de vivre l’enfer des tranchées.

Retraité de l’Éducation nationale, André Forestier a réalisé la première étape d’un travail de recherche sur la vie des poilus du Cantal.
Retraité de l’Éducation nationale, André Forestier a réalisé la première étape d’un travail de recherche sur la vie des poilus du Cantal.
© Renaud Saint-André

La curiosité. Voilà ce qui a motivé André Forestier, retraité de l’Éducation nationale. Il lui fallait comprendre ce que dans sa famille on n’évoquait pas, tel un tabou : la guerre de 1914-1918, dont son grand-père n’est jamais revenu.  Au fil de ses recherches, l’histoire familiale est vite devenue une véritable enquête qui a suivi à la trace les réservistes du 339e régiment d’infanteri tout entier, vérifiant qui le composait, retraçant les batailles où ils avaient combattu, et parallèlement, quelles étaient les conditions de vie de ces hommes. Une initiative personnelle, que l’auteur qualifie de modeste, mais qui pourrait bien intéresser quelques érudits et révéler de nouvelles passions. Car André Forestier n’est pas avare de ses résultats. Il compte même en faire profiter le plus grand nombre. À commencer par une première présentation publique, vendredi 9 mars (voir ci-dessous).

D’interminables allées et venues

Les appelés et les réservistes n’ont pas suivi le même parcours : le 139e RI est parti pour Belfort le 7 août 1914 quand, le lendemain, le 339e prenait la direction de Gap. “Les sourires sur toutes les cartes et photographies de l’époque attestent de la certitude que la guerre sera courte et facile”, témoigne l’historien amateur. La fleur au bout du fusil va vite se faner :  “Durant plusieurs années, au gré des combats, ils vont beaucoup se déplacer. Parfois en train, souvent à pied, jusqu’à une trentaine de kilomètres tous les jours, portant entre 30 et 40 kilos sur le dos”. Ainsi, dans un premier temps, le 339e RI remonte de Gap jusque dans l’Est de la France.  Alors que l’ennemi est aux portes de Paris, la pression au front est maintenue avec des soldats français qui se laissent surprendre par une invasion allemande venue par la Belgique, pays neutre. Les combats sont d’une rare violence : “En une journée, 400 soldats du 339e RI sont hors de combat”, souligne André Forestier. Et les trajets parfois alambiqués se poursuivent en Champagne avec le retour en Lorraine, le renfort à Verdun... C’est à ce moment que naissent les premières manifestations d’hostilité parmi les Poilus.  L’ambiance des tranchées est chaque jour plus tendue. Pourtant, ces allées et venues se poursuivent jusqu’en Italie et, avec au retour, un véritable massacre perpétré par les Autrichiens. Et toujours et encore d’interminables kilomètres avec le retour sur les fronts de l’Oise avec chaque jour, 20 à 30 soldats de moins.

Le feu là-bas, l’inquiétude ici

Dans le Cantal, les femmes, les enfants, les anciens ne les oublient pas. Une messe est donnée le 21 août 1917 au Puy Griou. “À la mémoire des premiers morts pour la France et dans l’espoir de sauver par la prière ceux qui restent”, remarque André Forestier. Aujourd’hui encore, le souvenir est bien présent. Le 11 novembre 1918, les soldats cantaliens étaient pour la plupart dans le secteur de Saint-Quentin ; l’Armistice est signée. Cette date anniversaire devient journée du souvenir de tous les soldats morts pour la France.

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

 

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