L’avenir de la prison d’Aurillac obtient un sursis
L’unique établissement pénitentiaire du Cantal devait fermer. Le ministre se ravise après une visite, vendredi dernier. Et s’il décidait de son maintien ?
Ni le président du Conseil général, le député Descœur, ni le maire d’Aurillac, Alain Calmette, ne boudent leur plaisir. Michel Mercier, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a décidé, après une visite de fond en comble de la prison aurillacoise, de la retirer de la liste des établissements promis à une fermeture pour glisser son nom dans celui des maisons d’arrêt qui devront réaliser des travaux de mise en conformité avec la loi pénitentiaire.
Cellules individuelles et parloir familial
Ainsi le ministre a-t-il pointé du doigt des cellules qui doivent toutes être individuelles et réclamé la présence d’un parloir familial. D’autres travaux, comme le sas d’entrée et sa "porte historique", étaient - quoi qu’il en soit - déjà programmés. C’est ce qu’il est ressorti d’une réunion de travail qui, à l’issue de cette visite, réunissait les parlementaires et d’autres élus locaux. Au sortir, Vincent Descœur avoue sa satisfaction : "Je suis optimiste. L’établissement méritait cette deuxième expertise. Quant aux travaux qui y sont exigés, ils le sont aussi dans des établissements bien plus récents." Un peu plus prudent, Alain Calmette voit certes une "bonne nouvelle" apportée par le ministre, mais demeure vigilant : "La conformité à la loi s’avère dans ce domaine un critère très subjectif." Ainsi, Jean-Charles Toulouse, directeur inter-régional de l’administration pénitentiaire, évalue le montant des travaux nécessaires à 7 millions d’euros. Selon le maire d’Aurillac, le coût de la mise aux normes serait bien moindre. Une étude chiffrée de faisabilité est d’ores et déjà prévue. Le résultat décisif de cette expertise seront connus avant la fin du premier trimestre 2011, s’engage le ministre. Il n’en demeure pas moins que les arguments, plaidés par les élus comme par le personnel ont fait mouche. Michel Mercier a pris bonne note de la "taille humaine" de l’établissement, du "bon travail" qui y est réalisé notamment en termes de réinsertion...

Pas la tournée des satisfecits
D’autant que la série de visites du ministre dans les prisons les plus anciennes n’avait rien d’une tournée des satisfecits. Ainsi, Cahors n’aura pas eu cette chance : la décision de fermeture de la prison cadurcienne (ancien château royal) est maintenue pour 2012, au motif "qu’on ne peut plus en faire aujourd’hui un établissement répondant aux normes"...
La totalité de la nouvelle carte pénitentiaire nationale sera révélée en juin.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.