Aller au contenu principal

JA : face à l’adversité, la créativité !

Les JA du Cantal ont tenu vendredi leur assemblée générale à Ussel. Au menu, un monde politique brocardé, pas mal de défiance envers l’État et un changement de présidence.

L'assemblée générale s'est tenue en présence de Ludovic Rouvière, secrétaire national JA.
L'assemblée générale s'est tenue en présence de Ludovic Rouvière, secrétaire national JA.
© C.F.

À l’applaudimètre, la palme des sketches présentés par les cantons, une tradition, est revenue à Salers qui a offert de superbes rats taupiers sous vide à Vincent Descœur et au directeur départemental des territoires (DDT), représentant l’État, le préfet Vignon ayant dû écourter sa présence en raison d’autres obligations. De son côté, au travers d’un clip vidéo, Aurillac avait choisi de brocarder les politiques, accusés de “se goinfrer” et, pour parler poliment, “de nous… entuber”. Seul élu à la tribune, le président du Conseil départemental a accusé le coup et s’est fait porte-parole d’un Département “actif, à vos côtés”, mais au regret de “ne plus posséder la compétence économique, désormais à la Région. Il est donc important que vous me donniez les sujets que vous jugez prioritaires pour les lui transmettre. Et, entre… “deux banquets”, a lancé Vincent Descœur, beau joueur, je vous promets de tout faire pour vous aider, mais ça me ferait mal que vous me fassiez le procès de dire que l’on se désintéresse de la question…”

Le non au traité Transatlantique

Des JA des cantons qui ont annoncé la finale de labour à Marcolès le 7 août, mais surtout illustré leurs déboires. Ils ont dénoncé le traité Transatlantique, un marché potentiel de 800 millions d’âmes, décrit par Patrick Bénézit comme “aberrant, inacceptable, avec des gens qui n’ont pas les mêmes normes que nous (USA, NDLR)”, le patron de la FDSEA enjoignant “les parlementaires français à rejeter cet accord qui représente un vrai danger pour la filière bovine”. Le préfet Vignon avait au préalable assuré les JA du “soutien de l’État dans un contexte économique extrêmement difficile mondialisé, qui génère des difficultés économiques quasiment dans l’ensemble de la filière agricole”, non sans rappeler les mesures d’aides prises par l’État : “Le plan de soutien à l’élevage, avec 265 000 € complémentaires pour 70 JA, les mesures d’allègement de charges, les allègements fiscaux”, notamment. Sur les prairies sensibles, “un dossier qui me semble injuste et qui ne répond pas à la réalité du terrain, j’ai alerté les ministères en question. Il est encore à l’étude mais je vous assure de m’engager pleinement”, a ajouté Richard Vignon.

L’installation, fer de lance de la politique JA

L’installation était le fil rouge de cette soirée au travers de divers échanges d’une table ronde animée par Frédéric Lacoste, responsable installation des JA, et qui faisait suite aux réflexions menées dans le cadre d’un groupe de travail, pour sélectionner les meilleurs outils pour l’avenir. Avec 93 installations aidées pour l’année écoulée, les JA se félicitent de cette dynamique qui fait du Cantal, le “premier département de la nouvelle grande région Auvergne Rhône-Alpes en matière d’installation” et qui reste parmi les premiers au niveau national. Cependant, “la conjoncture de ces dix dernières années n’a pas aidé l’installation des jeunes”, mais des pistes existent, ne serait-ce que dans la reprise des exploitations : “Dans les dix ans, en 2014, 1 978 agriculteurs ont été répertoriés comme pouvant prétendre à la retraite.” Et s’il leur était proposé une pré-retraite ou une retraite anticipée, en adéquation entre départ et reprise ? C’est la piste que les JA envisagent. Une mesure qui pourrait se doubler d’une valorisation de la retraite permettant aux retraités de “vivre décemment” sans être obligés de poursuivre le travail de leur exploitation… Développer le fermage est une autre idée. Oui, mais “tout en rassurant les propriétaires que le jeune qui va s’installer pourra les payer… d’où une aide au bail que pourrait garantir la grande Région, un outil pertinent qui a existé mais qui, faute d’avoir été suffisamment utilisé, a été abandonné”. Le remettre en course supposerait “qu’une partie des aides Pac, via la DDT, soient directement versées au propriétaire avec l’accord du JA”. Mais aussi pourquoi, dans le contexte d’un foncier dont la valeur plombe d’une certaine façon les installations, ne pas imaginer “un portage du foncier grâce à des investisseurs qui acquerraient des parts anonymes de l’exploitation, sachant que l’agriculteur resterait maître de son type de production ?” Pourquoi, encore, ne pas envisager aussi des intercommunalités qui financeraient un candidat à l’installation ? Ou encore, des prêts bonifiés qui pourraient être remplacés par des emprunts, accessibles au­­ même taux au niveau national, des stages parrainages père fils et père fils ? Entre autres… Autant de leviers pour continuer de faire vivre le vieil adage : “Qui sème le grain récolte de quoi nourrir le monde”.

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Les plus lus

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Un taureau salers défile sur le ring des enchères.
Pourquoi les enchères n'ont pas flambé pour la salers ?

Trente-sept jeunes reproducteurs salers, dont trois du rameau laitier, étaient à vendre mercredi à la station d’évaluation du…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

De gauche à droite : Anthony Fayolle (SG) et Nicolas Merle (Président).
Un nouveau duo à la tête de la FDSEA de Haute-Loire

Jeudi 3 avril, le nouveau conseil d'administration de la FDSEA de Haute-Loire a élu président, secrétaire général ainsi que…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière