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GHYSLAINE PRADEL “Ce qui me plaît le plus : le mandat de maire”

Ghyslaine Pradel, un engagement fort au service des autres.
Ghyslaine Pradel, un engagement fort au service des autres.
© C. F.

Mairie, com com, Conseil départemental : Ghyslaine Pradel jongle avec nombre de responsabilités électives. Une journée avec la maire de Neussargues. Ingénieur agronome, Ghyslaine Pradel est titulaire d’un DEA “Aménagement de la montagne”. Un parcours qui a amené cette originaire de Haute-Savoie à travailler pour le parc régional des volcans d’Auvergne en tant qu’ingénieur territorial. “J’ai découvert le Cantal en allant voir mon mari(1). Il travaillait alors à Toulouse et je me disais : quel beau département.” De 1991 à 2015, elle est en poste à Murat. “En 1995, nous nous sommes installés à Neussargues et nos trois enfants sont nés à Saint-Flour. Notre coup de cœur s’est depuis confirmé.” En 2001, sollicitée par le maire, Pierre Dalle, elle s’engage dans la vie publique comme conseillère municipale. Puis, en 2008, le premier magistrat lui demande de repartir pour un nouveau mandat avec son équipe. Après quelques hésitations, car “c’est un vrai engagement”, elle accepte et devient adjointe jusqu’en 2014, date à laquelle Pierre Dalle souhaite qu’elle prenne sa succession.

La parité, une priorité pour elle

Ghyslaine Pradel monte donc sa propre liste (qui sera d’ailleurs élue dans son intégralité), avec un souci : la parité. “Ce n’était pas obligatoire sous les 1 000 habitants, mais je le voulais.” À l’heure où nombre de femmes hésitent encore à prendre des responsabilités au sein des conseils municipaux, elle fonce : “C’est grâce à mes parents. Mon père a toujours insisté pour que ses filles aient toutes un métier et soient autonomes financièrement. Ma mère aussi. Elle était d’ailleurs conseillère municipale.” Elle doit aussi à ses parents agriculteurs, sa mère du massif du Mont Blanc, son père de la vallée, une bonne connaissance de l’agriculture de montagne : “Circuits courts, valorisation des produits de qualité, fabrication à la ferme, c’est de la valeur ajoutée… Ici, il faut donc aller dans ce sens.” Au niveau local, cela passe par “pérenniser l’abattoir pour lequel les travaux de modernisation sont prévus en 2017 car c’est l’outil structurant qui permet à ces mêmes agriculteurs de faire des circuits courts”. Maire de Neussargues, première vice-présidente de la communauté de communes du pays de Murat, conseillère départementale avec Bernard Delcros pour le canton de Murat-Allanche, l’emploi du temps de Ghyslaine Pradel est en rapport avec la charge de travail de ces mandats. Ce “moment historique” que constitue la fusion des Régions, le transfert des compétences avec le Département l’oblige à de nombreuses réunions. La future com com Murat-Massiac-Cézallier : 14 000 habitants, la commune nouvelle aussi. Tous les premiers vendredis du mois, elle participe à la deuxième commission du Conseil départemental à Aurillac. Les lundis sont consacrés à la com com. En tant que première vice-présidente, elle est en charge de la jeunesse, de l’éducation et de la culture. Elle enchaîne les rendez-vous, les réunions techniques, assure au moins une demi-journée de présence à la mairie. Présidente du CCAS de la maison de retraite, elle fait chaque semaine le point avec la directrice. Les vendredis de fin de mois, participe à la commission permanente au Département et aux différentes représentations que demande son appartenance aux diverses collectivités… Ce qui demande de l’organisation : “Mon expérience professionnelle de développement m’a appris beaucoup, permis d’appréhender le rythme et la polyvalence. Et puis, j’ai des adjoints et je délègue. Une équipe, c’est de l’intelligence collective et, au final, le maire tranche. Pour les questions de santé et de sécurité, si c’est urgent, je décide seule, c’est une obligation. Un maire élu pour la première fois, c’est très compliqué, assure-t-elle. Moi, j’avais l’expérience de la fonction publique, la connaissance des budgets : ça aide !” La maire a pour cela sa méthode : “Aller à l’essentiel et, si les dossiers sont très techniques, ne pas se perdre dans les détails mais comprendre.” Ce travail de maire c’est, avoue-t-elle, “celui qui me plaît le plus et j’ai le bonheur de l’exercer comme je l’avais projeté parce que j’ai hérité d’une situation saine financièrement et que l’intérêt général anime le conseil”. Le contact est essentiel avec ses équipes administratives et techniques qu’elle va régulièrement saluer, échanger deux à trois fois par semaine. Et, si aucune semaine ne se ressemble, “ce que j’aime”, il faut pour elle savoir se ménager un temps libre, souvent le mercredi après-midi. “Il ne faut pas s’épuiser à la tâche au risque de devenir contre-productif, mais se ressourcer, partir, changer d’air. Sinon, le danger est de s’abrutir et de s’aigrir. Et, à mi-mandat, c’est le pic. Là, nous sommes sur le PLU, c’est le développement de la commune qui en dépend.” Un développement qui passe par la démographie : “C’est l’enjeu principal du Cantal. Il faut d’une part que nos jeunes aient du travail pour qu’ils puissent rester ; et attirer d’autre part de nouvelles populations. Nous avons des atouts. Neussargues a connu un brassage de population grâce à sa gare, son passé industriel, analyse-t-elle. C’est un nœud ferroviaire de commerce et d’échange qui a engendré des restaurants, des hôtels. C’est une commune qui accueille et où les services sont très présents : médecin, pharmacie, dentiste, collège privé.” Enfin, Ghyslaine Pradel qui a elle-même un jour été un de ces nouveaux arrivants, considère comme “un atout de ne pas être originaire d’ici, sans lien familial ni intérêt économique avec quiconque. C’est source de liberté”… En disponibilité depuis août 2015, elle avoue “vivre pleinement cette nouvelle vie”.

(1) Philippe Pradel est aujourd’hui directeur de l’Inra de Marcenat.

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