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FCO : une partie du Nord Cantal en zone réglementée, mais pas bloquée

Six cantons du Nord Cantal sont entrés vendredi en zone réglementée, situation qui n’empêche pas l’export des animaux.

Une analyse virologique est désormais nécessaire sept jours maximum avant le départ des animaux de la zone réglementée.
Une analyse virologique est désormais nécessaire sept jours maximum avant le départ des animaux de la zone réglementée.
© P. O.
Les conditions climatiques et notamment le froid qui prévalaient depuis quelques jours dans le Massif central laissaient espérer une accalmie sur le front de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Si  la progression de l’épizootie a effectivement été  fortement ralentie ces dernières semaines, les tests en vigueur dans les zones déjà réglementées font apparaître régulièrement de nouveaux cas. C’est ainsi qu’une analyse positive dans le Puy-de-Dôme a conduit vendredi dernier le ministère de l’agriculture à classer les cantons d’Allanche, Champs-sur-Tarentaine, Condat, Massiac, Riom-ès-Montagnes et Saignes en zone réglementée. Contrairement aux difficultés qu’ont vécues nombre de départements du nord de la France il y a quelques semaines encore, ce zonage n’est heureusement plus synonyme de blocage des mouvements d’animaux. Ainsi, depuis l’adoption puis la mise en oeuvre du règlement sanitaire européen obtenu par les autorités françaises en octobre dernier, les animaux des zones réglementées peuvent sortir de ces périmètres pour être vendus, engraissés ou exportés sous réserve de conditions, en particulier de désinsectisation et de tests virologiques.

Le commerce maintenu

Il n’y a donc aucune raison, pour Patrick Bénézit, secrétaire général de la FDSEA, que les éleveurs de ces six cantons subissent une quelconque moins-value sur les broutards et autres animaux d’élevage ou d’engraissement qu’ils prévoient de vendre. “Nous sommes sur un marché globalisé. Si la sortie des animaux de la zone réglementée sera effectivement conditionnée à la désinsectisation et aux prises de sang, ces animaux auront accès au même marché que ceux de la zone indemne. D’ailleurs, depuis l’application du règlement européen, nous constatons cette harmonisation d’une zone à l’autre”, ajoute Patrick Bénézit, qui suit de près ce dossier en tant qu’administrateur de la FNB. Des propos rassurants repris d’ailleurs par la préfecture du Cantal dans son communiqué qui rappelle que le reste du département reste en zone indemne et donc sans aucune contrainte. Les opérateurs commerciaux se disent eux aussi confiants. Ainsi pour Jean Bonnet, président de la section des groupements bovins à la FNCBV, “globalement le commerce se tient, il y a de la demande de la part des acheteurs italiens et les commerciaux de nos coopératives ont été fortement sollicités la semaine dernière”. Jean Bonnet reconnaît une baisse effective des cours à mettre sur le compte d’un effectif encore important d’animaux à déstocker, notamment en zone charolaise. “Ce recul des prix ne devrait pas s’accentuer, on atteint le point bas” estime-t-il, ajoutant que le marché des jeunes bovins repartait en Italie. Une analyse que conforte Pierre Sabut, président du syndicat départemental des marchands de bestiaux pour qui “cette baisse de prix est relativement normale à cette saison. Mais la demande est bien là et dans trois semaines environ, nous pourrons faire partir les animaux de la zone réglementée cantalienne.” Et d’ajouter : “ce sont surtout les éleveurs qui ont encore des animaux en altitude qui pourraient être handicapés, sachant tout de même que nous avons énormément exporté ces dernières semaines.”  

Anticiper avant la vente des animaux

Tout en relativisant son impact au regard du blocage quasi total subi par de nombreux départements depuis 2006, le protocole imposé par Bruxelles va impliquer des délais supplémentaires pour les éleveurs des six cantons cantaliens concernés. Patrick Bénézit comme Frédéric Aymar, technicien en charge du dossier FCO au GDS, appellent les éleveurs concernés à anticiper le contact et les discussions avec les acheteurs : “Il faut commencer dès aujourd’hui à désinsectiser les animaux prévus à la vente et être bien conscients que le délai de sept jours entre la prise de sang et le départ laisse peu de temps à l’éleveur”, insiste Frédéric Aymar, qui estime à moins de 5000 le nombre de veaux encore en stock sur les six cantons. Un délai de sept jours maximum à respecter sous peine de ne pouvoir faire sortir les animaux et de rebasculer dans le cycle de la désinsectisation. La profession agricole ne veut pas non plus occulter le coût financier que représentent les prises de sang pour la virologie. Si les organisations professionnelles nationales ont pu obtenir une possibilité de virologie par mélange de cinq animaux, la facture s’élèvera tout de même à quarante euros pour cette analyse. Une somme que les éleveurs ne peuvent assumer seuls pour la FDSEA, dont les responsables ont dès vendredi soir interpellé le conseil général pour obtenir une prise en charge, comme l’avait avant eux demandé la FRSEA Auvergne auprès de la région. De l’avis de la profession comme des partenaires commerciaux, privés ou coopérateurs, le Cantal a échappé pour l’heure au scénario bien plus dramatique des élevages touchés par les affections sanitaires liées à la fièvre catarrhale. Et chacun s’accorde à ce jour pour appeler de ses voeux une élaboration rapide du vaccin prévue au plus tôt au printemps prochain. 

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