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Dischamp : une centaine de producteurs menacés d’arrêt de collecte

Le lait standard n’intéresse plus l’industriel qui l’a signalé aux producteurs.

M. Lacassagne, président du syndicat des producteurs de Châtaigneraie livrant à Dischamp.
M. Lacassagne, président du syndicat des producteurs de Châtaigneraie livrant à Dischamp.
© R. Saint-André
Mercredi, Michel Lacassagne a réuni ses troupes à Marcolès. Le président des producteurs de lait de la Châtaigneraie livrant à Dischamp a confirmé qu’une petite centaine de producteurs cantaliens allait recevoir une lettre de Jean-Luc Dischamp, sous forme de préavis, les informant qu’ils risquaient de ne plus être collectés d’ici une douzaine de mois. Soit la plupart de ceux qui ne sont pas inscrits dans une démarche qualité, de type AOP. Et l’industriel de préciser que, naturellement, si d’ici cette échéance ils trouvaient une autre entreprise, ils peuvent se défaire de l’accord les unissant à lui.

20 millions de litres

 

Un coup de tonnerre. Violent. Prévisible cependant. Le premier avertissement qui a mis la puce à l’oreille des éleveurs, c’est la retenue sur la paie annoncée dès juillet pour “situation conjoncturelle”. L’explication de l’industriel étant la mauvaise valorisation du lait standard (lait spot exporté vers l’Italie et l’Espagne) et… des millions de litres d’excédent. Un excédent qui trouve son origine dans le rachat de laiterie Toury avec l’union Glac. Ce partenaire coopératif a “hérité” de 40 millions de litres depuis le dépôt de bilan de l’URCVL… Le Glac peut largement se passer depuis des 20 millions amenés jusqu’à présent par Dischamp ; 20 millions de litres, ce qui correspond peu ou prou au litrage de la centaine de producteurs cantaliens menacés, par un Jean-Luc Dischamp “déterminé”, selon Michel Lacassagne. Ce dernier, accompagné d’autres administrateurs, l’a rencontré le 18 avril. “Nous avions déjà obtenu deux mois de délais avant l’envoi de ce courrier qui devrait partir en février”, explique le représentant des producteurs de Châtaigneraie. “Nous avons mis ce temps à profit pour alerter les pouvoirs publics, par le biais des parlementaires et autres élus locaux, ainsi que la Direction départementale des territoire et la secrétaire générale de préfecture et les syndicats agricoles. À présent que les lettres sont envoyées, nous allons les apporter et les amener au préfet comme preuve que la menace a été mise à exécution”. Car la crainte de ne trouver aucun autre collecteur - puisque pratiquement tous partagent la même problématique - est vive. Mécontents autant qu’inquiets, la soixantaine d’éleveurs de Châtaigneraie, réunis cette semaine, attend la réaction de son homologue de Margeride. Le syndicat des producteurs livrant à Dischamp dans cet autre secteur du département doit tenir son assemblée dans quelques jours. Des actions communes - prenant aussi en compte celles et ceux qui livrent depuis le secteur de Mauriac, mais qui ne sont pas fédérés - pourraient rapidement voir le jour, une fois passée la période de l’entre-deux tours des présidentielles.

Valoriser localement ce lait

 

Parallèlement à la riposte, s’organise aussi une réflexion qui, comme l’a souligné le président Lacassagne, s’articule autour d’une meilleure valorisation du lait. Soit en s’engageant dans des démarches existantes de type AOP, soit en incitant à davantage travailler l’identité “montagne” ou encore en imaginant de nouveaux produits et débouchés. Jean-Luc Dischamp lui-même a confié au syndicat de producteurs être prêt à participer à des investissements collectifs, comme par exemple l’idée de créer localement des tours de séchage du lait. Mais... le chef d’entreprise ne chiffre pas à cette heure la plus-value générée. En début d’année, l’entreprise Dischamp respectait la grille Criel. Les 1 000 l. étaient payés en mars autour de 311 €.

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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