L'Union du Cantal 05 février 2014 a 08h00 | Par Renaud Saint-André

Davantage d’affaires traitées, en raison d’atteintes aux biens plus nombreuses

Le procureur de la République et la présidente du Tribunal de grande instance d’Aurillac ont publiquement pris la parole à l’occasion de l’audience de rentrée solennelle.

Abonnez-vous Reagir Imprimer

Le Cantal serait-il un département où il fait si bon vivre, qu’on en oublie d’appliquer des règles élémentaires de prudence ? C’est la question que se pose le procureur de la République. Lors de l’audience solennelle de rentrée du Tribunal de grande instance (TGI) mardi, Jean-Pascal Violet a en effet mis à l’index le comportement insouciant des Cantaliens qui pourrait expliquer, du moins en partie, l’augmentation des faits constatés. "Il s’agit de faire preuve de la prudence minimale requise, pour ne pas se comporter comme des proies offertes aux délinquants", résume le procureur en citant une nouvelle fois des fenêtres trop souvent ouvertes en cas d’absence, des véhicules qui ne sont pas fermés à clé, etc.

L’audience de rentrée participe à l’attente de percevoir ce qui se déroule derrière les imposantes marches du palais de justice.
L’audience de rentrée participe à l’attente de percevoir ce qui se déroule derrière les imposantes marches du palais de justice. - © RSA

Taux de réponse pénale élevé

 

Certes, les atteintes aux biens demeurent très en-deçà de la moyenne nationale (touchant 1,32 % de la population dans le Cantal en 2013 contre près de 3 % en France), mais elles augmentent plus vite ici qu’ailleurs (1,26 % en 2012). Une hausse particulièrement sensible pour les cambriolages au préjudice des entreprises comme des particuliers. Parallèlement, les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont en plus légère augmentation. C’est également le cas des infractions économiques et financières. En cohérence avec la hausse des faits constatés, le nombre de gardes à vue - hors délinquance routière qui a engendré 24 gardes à vue - a fait un bon de +41 %, soit 336 personnes concernées. Dans ses réquisitions de début d’année, le Procureur se félicite d’un taux de réponse pénale élevé, de 96,1 %. Il s’agit des poursuites et solutions alternatives, comme des stages de citoyenneté, qui sont apportées aux affaires reçues par le Parquet, pour lesquelles les infractions étaient poursuivables (soit 1 677 affaires sur 1 745). Jean-Pascal Violet a tenu à attirer l’attention des instances présentes(1) sur les réformes importantes qui marqueront l’année 2014, tant pour l’activité pénale (qui punit les comportements nuisibles à la société) que civile (qui arbitre des litiges entre particuliers). Insuffisance de moyens Ces réformes de l’organisation judiciaires engendreront davantage de travail (voir par ailleurs), tandis que Jean-Pascal Violet dénonce une insuffisance de moyens humains et matériels. Et s’il ne fait pas partie des 134 procureurs de la République (sur 161) qui ont inséré dans leur réquisition la motion rédigée par la Conférence nationale qui fédère leur profession, c’est qu’il n’a, dit-il, "jamais été amateur de mots d’ordre, d’où qu’ils viennent". Mais il s’empresse de préciser qu’il partage totalement leur inquiétude et souhaite ardemment que cette demande de moyens accrus soit entendue.

 

(1) L’audience s’est tenue en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, des représentants des forces de sécurité publique, du préfet, des représentants de collectivités et d’établissements consulaires...

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Union du Cantal se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,