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Conseil départemental - Le groupe Roc se met en scène et déchire la majorité en pleine session

La dernière session du Conseil départemental a donné lieu à un spectacle étonnant avec l’abstention inattendue du groupe Rassemblement et ouverture du Cantal sur le budget primitif.

Porte-parole pour le Roc, Céline Charriaud a gardé le sourire, même après l’annonce des décisions prises par le président Descœur.
Porte-parole pour le Roc, Céline Charriaud a gardé le sourire, même après l’annonce des décisions prises par le président Descœur.
© J.-M.A

L e coup de tonnerre aura été fracassant. Vendredi, le groupe politique Rassemblement et ouverture du Cantal(1) s’est abstenu sur le vote du budget primitif. Devant une assemblée médusée, le Roc est passé de la majorité à l’opposition en cinq minutes. Les deux coups de semonce de la veille n’étaient donc pas des pétards mouillés. Prat de Bouc et le col de Serre (lire encadré) étaient bien la partie visible de l’iceberg à l’occasion non pas d’une session du conseil départemental, mais bien d’une scission de sa majorité.

Désaccord sur “l’approche générale”

Alors que les derniers dossiers font l’unanimité, Vincent Descœur ouvre le bal des prises de position. Si, comme l’on pouvait s’y attendre, le PS et le GRD s’abstenaient, la position du Roc allait en surprendre plus d’un. En l’absence de Bernard Delcros (lire encadré), Céline Charriaud, vice-présidente du Département en charge de l’environnement, s’exécute. Après avoir constaté que malgré les difficultés, “nous inscrivons au budget 2017 un niveau d’investissement similaire à 2016, signe que les conditions pour avoir une capacité réelle à faire et proposer sont belles et bien réunies pour l’année qui vient”, la suite sera d’un tout autre calibre.

“C’est votre méthode qui nous amène à nous abstenir”

“Le groupe Roc exprime son désaccord sur l’approche générale qui guide la grande majorité des débats, à savoir une approche politicienne. Tenter de faire croire que nous nous opposerions à des investissements sur le Lioran, que nous serions opposés au renouvellement du label Grand site, tenter de faire croire que nous serions opposés au contournement de Saint-Flour, est totalement incompréhensible pour nous.” Et de poursuivre : “Nous passons de plus en plus de temps sur des problématiques nationales, qui ne peuvent pas se solutionner en assemblée départementale. Notre groupe ne peut ni adhérer, ni cautionner de telles pratiques.” Les Cantaliens attendent “une politique cantalienne sur laquelle nous avons la main. Au lieu de cela, nous conditionnons sans cesse notre capacité à décider ou à faire par le bon vouloir d’autres, à savoir la Région ou l’État. Nous disons stop. Il y a urgence aujourd’hui à changer de méthodes et à adapter notre politique aux mutations que nous vivons tous sur nos territoires”. “S’il existe un salut pour les Départements, ce n’est pas de l’État qu’il viendra, mais des territoires, de notre capacité à les fédérer et à partager l’intérêt départemental. Le temps n’est plus à la résistance, il est à l’action positive et constructive. C’est votre méthode M. le président, privilégiant l’approche partisane et politicienne, qui nous amène à nous abstenir sur ce budget.” Et de conclure : “Comme beaucoup d’autres élus, ce qui nous animent nous, membres du groupe Roc, ici au Conseil départemental comme dans nos communes ou intercommunalités, ce n’est pas la couleur du Parlement en juin, c’est de mettre en œuvre des outils locaux pour répondre aux préoccupations cantaliennes”. La réaction de Vincent Descœur a été immédiate. Saluant l’opposition (PS et GRD) pour son “abstention positive qui, à aucun moment, ne m’a remis en cause”, il sera beaucoup moins clément pour le Roc. “Ce n’est pas quand la tempête gronde qu’il faut abandonner le navire. Il faut tenir la barre et ne pas se saborder. Votre abstention est lourde de sens.” S’adressant à Céline Charriaud : “Quand je vois que le différend porte sur une portion de route de 150 m et 200 000 € sur un budget de 235 M€, cela n’a même plus de sens. La discussion d’hier a été consacrée à des sujets départementaux. Je veux bien recevoir des leçons, j’assume complètement de faire de la politique. Je vous invite sur les 15 années où j’ai siégé à ce bureau de trouver une décision dans laquelle le président du Conseil départemental, que vous avez décrit comme quelqu’un qui n’était que partisan, aurait fait un choix dicté par la politique politicienne.” Et de préciser son propos en prenant comme exemple la Caba et la Ville d’Aurillac : “Est-ce que j’ai un intérêt politique ou de politique politicienne à les aider ? Non, j’ai le sens de l’intérêt général. Vous avez laissé penser qu’il pouvait y avoir dans cette assemblée des décisions guidées par des considérations locales et non départementales. Comment pouvez-vous dire cela au lendemain d’une session où, dans le territoire où se trouve la majorité d’entre vous, se concentre la grande majorité des investissements de ce Département ?” Et de conclure : “Vous pouvez trouver des raisons de quitter la majorité, mais ce procès en attitude partisane est injustifié. Votre choix est le vôtre et pour le coup je n’ai pas envie de faire d’effort pour vous amenez à en changer. Présider une assemblée et une majorité c’est aussi faire preuve d’autorité. Et là, je vous informe que je ne manquerai pas à mon devoir. Il m’appartient d’en tirer les conclusions en termes de recomposition de la majorité départementale que de responsabilités exécutives. Le sens d’une majorité c’est savoir composer et partager, ce n’est pas exiger. Je ne suis pas certain que celles et ceux qui vous ont fait confiance l’ont fait au point que vous mêliez vos voix à celles de l’opposition”.

 

(1) Le groupe Roc est composé des conseillers Bernard Delcros (Murat, président), Céline Charriaud (Neuvéglise), Ghyslaine Pradel (Murat), Jean-Jacques Monloubou (Neuvéglise), Dominique Beaudrey (Maurs) et Mireille Leymonie (Ydes).

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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