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Calmette/Marleix
Députés cantaliens : ce qu’ils pensent du début du mandat Hollande

Calmette-Marleix : tous deux feront officiellement leur rentrée parlementaire le 11 septembre avec une analyse forcément divergente quant aux premiers mois d’actions gouvernementales.

Alain Calmette plaide pour une certaine patience ; Alain Marleix tacle lui de “vieilles formules” inefficaces.
Alain Calmette plaide pour une certaine patience ; Alain Marleix tacle lui de “vieilles formules” inefficaces.
© P.O.

La cote de popularité de François Hollande a viré à la baisse ces dernières semaines. Les Français sont-ils trop impatients ou le ­Président n’est-il pas dans le bon tempo?

Alain Calmette, député-maire (PS) d’Aurillac : “Il y a un décalage entre ce qu’attendent les gens de perspectives de changement annoncé et ce qu’il est possible de faire en un temps si court. Il y a aussi un décalage entre les engagements annoncés et ce que les gens ont compris. Prenons l’exemple du prix des carburants : l’engagement de François Hollande était un gel pendant trois mois, pas une baisse. La baisse de 6 centimes annoncée est un effort considérable pour les finances de l’État dans la période actuelle et le sentiment général est pourtant qu’on aurait pu aller plus loin. En fait, c’est la politique d’ensemble du gouvernement qu’il faut appréhender, pas des épiphénomènes mis en lumière. Si on fait le total des mesures prises - revalorisation de 25%de l’allocation rentrée, suppression de la hausse de la TVA, hausse de 2%du Smic, encadrement des loyers...- il y a déjà un certain nombre d’engagements tenus sur les 60pris par François Hollande et tous le seront sur la durée du mandat. On ne peut faire en trois mois ce qui ne l’a pas été dans les dix années qui ont précédé. Je crois que le ressenti actuel relève plus d’une difficulté à faire passer une forme de pédagogie sur cette politique d’ensemble. Il faut demander aux gens qui se sont prononcés pour le changement politique un peu de patience et de mesurer ce qui a déjà été fait notamment en termes de mode de gouvernance”.

Alain Marleix, député (UMP) et ancien ministre : “Mon sentiment est celui d’une énorme déception, comme le montrent les différents sondages avec une baisse de popularité du Président de la République et du Premier ministre en trois mois. Pour le Cantal, la ruralité et l’aménagement du territoire ne font pas partie des priorités et cela m’inquiète. On nous annonce des suppressions de services publics, l’abandon éventuel de la ligne à grande vitesse Paris-Clermont-Ferrand... Convenez que tout cela n’est guère encourageant”.

Les contrats d’avenir ont été annoncés comme une des premières mesures pour l’emploi du gouvernement. Mesure palliative ou vraie arme anti-chômage ?

A. Marleix : “Vieille formule... nouvelle recette. L’idée a déjà été expérimentée et tous les gouvernements - qu’ils soient de gauche ou de droite - ont essayé d’innover en ce domaine. Si ça avait marché, ça se saurait ; mais aujourd’hui, dans la situation financière difficile que traverse la France, créer des emplois publics supplémentaires (relevant de ­promesses électorales), qui viennent s’ajouter à ceux existants, me paraît dangereux pour les finances publiques. Durant le précédent quinquennat, le gouvernement avait initié des contrats aidés en faveur des collectivités et des associations. Cette mesure me paraissait plus réaliste et, en un mot, plus efficace et ce d’autant plus que les contrats d’avenir vont être prioritairement réservés aux zones urbaines sensibles et donc que le Cantal a peu de chances d’en ­bénéficier”.

A. Calmette : “Ça me paraît une bonne réponse. Les 150 000 contrats d’avenir annoncés sont un des éléments de la lutte contre le chômage qui cible, contrairement aux emplois jeunes, les jeunes qui sortent du ­système scolaire sans aucune chance d’insertion professionnelle correcte. Ils visent des emplois qui ont une ­utilité sociale avérée. La ­difficulté, c’est vrai, sera la mise en adéquation avec des employeurs potentiels, qui cherchent des salariés qualifiés. Ces contrats sont à mettre en perspective avec les autres mesures qui vont venir après, comme les 50 000 contrats de génération qui s’inscrivent plus dans une démarche de lutte contre le chômage structurel des jeunes et des seniors”.

Alain Calmette évoque les six ­centimes d’euros en moins à la pompe : une goutte d’eau pour les automobilistes cantaliens déjà pénalisés par le relief, les ­distances... ?

A. Marleix : “Vous posez la bonne question et vous donnez la bonne réponse. Comme le démontrent par ailleurs les enquêtes, la quasi totalité des 24 000 points de distribution en milieu rural sont dans l’incapacité financière et technique de répercuter cette baisse... qui, rappelons-le, sera payée à terme par le contribuable et donc l’automobiliste. Il est vrai que, faute de transports comme en milieu urbain et semi-urbain, les départements ruraux tel que le ­Cantal et leurs habitants subissent une ­double peine sur les carburants : pour aller travailler avec leurs véhicules, pour amener leurs enfants à l’école, pour vivre au quotidien...”

Le ministre de l’Intérieur planche sur une refonte de la carte des sous-préfectures. Y a-t-il un risque pour le Cantal ? Ne faut-il pas tout de même toiletter ce maillage ?

A. Calmette : “ Le constat montre qu’en France existe une grande disparité entre les territoires couverts par les sous-préfectures avec pour certaines 8 500 habitants, d’autres 150 000. Donc il y a certainement des aménagements à faire mais plus dans les missions données aux sous-préfets, notamment dans le cadre de la décentralisation, et non dans une modification de la carte en tant que telle. À ce stade je n’ai pas d’information, mais si réforme il y a, j’espère que le Cantal, qui a besoin de ses sous-préfectures à Mauriac et Saint-Flour, ne sera pas touché”.

A. Marleix : “Il y a un vrai risque pour le Cantal, c’est certain. Dans la mesure où, sur 240 sous-préfectures, dont la seule hiérarchie est le nombre d’habitants dans les arrondissements, les deux sous-préfectures cantaliennes se situent entre le 220e et le 230e rang. Bien entendu, nous ne sommes pas systématiquement favorables au statu quo surtout quand cela ne se justifie pas. Ce réseau doit être réorganisé en milieu urbain, notamment en région parisienne, à proximité des grandes agglomérations et là où il y a des anomalies dues à l’Histoire, en Alsace ou en Lorraine par exemple où il existe un trop grand nombre de sous-préfectures. Il est impensable de supprimer la présence de l’État, donc les sous-préfectures, dans les zones rurales. N’oublions pas que les sous-préfectures jouent un rôle important auprès des collectivités territoriales et des élus au niveau du conseil, de la gestion et de l’ingénierie. N’oublions pas aussi tout ce qui se greffe dans les villes sous-préfectures chefs-lieux d’arrondissement : lycée, centre des impôts, Pôle emploi, sécurité publique...”

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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