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Bruno Dufayet : “On est loin du scénario d’une chute catastrophique des cours”

La section bovine de la FDSEA a souhaité échanger avec les exportateurs sur les perspectives des cours en amont de la sortie du blocage des animaux cette semaine.

La demande est bien là, assure Bruno Dufayet, avec des ateliers d’engraissement français comme italiens qui n’ont pu faire rentrer de broutards du Massif central depuis un mois et demi.
La demande est bien là, assure Bruno Dufayet, avec des ateliers d’engraissement français comme italiens qui n’ont pu faire rentrer de broutards du Massif central depuis un mois et demi.
© S. Leitenberger

Vous avez souhaité réunir les exportateurs la semaine dernière en amont de la sortie des premiers animaux vaccinés contre la FCO, pourquoi ?

Bruno Dufayet, président de la section bovine de la FDSEA : “Nous avons souhaité réunir éleveurs et exportateurs pour faire un point sur la conjoncture et voir si on partageait la même vision des perspectives de marché pour la reprise du négoce cette semaine.” Qu’en est-il ressorti ? B. D. : “Qu’aucun exportateur n’est venu ! On imagine que leur absence traduit une dynamique d’achats intense et effective dès la semaine dernière, la plupart ayant anticipé les achats pour faire partir les premiers animaux vaccinés ce début de semaine.”

 

Quid des perspectives de marché dans ces conditions ?

B. D. : “Nous avons quand même tenu notre réunion en allant chercher les informations ailleurs. Ce qu’il en ressort, c’est que la vaccination va permettre d’étaler la sortie des animaux à compter de cette semaine. Que les marchés espagnol, italien et celui de l’engraissement en France - qui sont rouverts avec des conditions de circulation des animaux désormais officielles (NDRL : lire ci-dessous) - ont tous un besoin avéré de veaux. Depuis un mois et demi, les Italiens n’ont pu faire entrer aucun broutard français, les ateliers français sont eux-aussi vides et le marché espagnol recherche des animaux : la demande est partout forte. En face, l’offre est présente, à compter de cette semaine, avec des animaux dont la qualité n’a pas souffert du blocage du fait de la repousse d’herbe et du travail des éleveurs. Les conditions classiques de l’offre et la demande sont donc réunies pour tenir les cours.”

Qu’en est-il des prix justement ? Nombreux redoutaient un effondrement à la sortie du blocage des animaux en ferme...

B. D. : “Au vu des éléments ci-dessus, nous n’étions pas très inquiets sur le niveau de prix pratiqués à la réouverture du marché. Dans les faits, les achats qui ont repris depuis mercredi dernier dans le Cantal, notamment de la part des exportateurs, se sont faits avec des prix pratiqués en ferme quasiment à la hauteur de ceux en vigueur la semaine de fermeture (NDLR : semaine du 14 septembre). Notre analyse était donc plutôt bonne avec des commercialisations de broutards croisés de 400 kg entre 16,5 et 17,40 F/kg (entre 3,15 € et 3,32 €), des veaux salers de 400 kg entre 14,5 et 15 F (2,77 € et 2,86 €) et des femelles croisées qui accusent elles un décrochage (entre 14,5 et 15 F). Certes, ces niveaux de prix ne sont pas suffisants mais on est loin du discours ambiant sur une chute catastrophique des prix à la levée du blocage. Aussi, ce qu’on dit aux éleveurs, c’est de rester fermes, de ne pas se laisser embobiner par le discours de certains sur une offre trop abondante de veaux.”

 

Ces tendances ont-elles été confirmées ce lundi au marché au cadran de Mauriac ?

B. D. : “Nous avons été surpris de ce qui s’y est passé : un seul opérateur s’est déplacé au marché au cadran qui est une vitrine en termes de prix pour bon nombre d’éleveurs. Cet opérateur s’est permis de faire des propositions d’achats entre 1 et 1,5 F en dessous de ce qui se pratique en ferme avec un objectif non dissimulé d’orienter les prix à la baisse et de profiter de la misère des éleveurs pour relancer le travail de son entreprise ! Les éleveurs n’ont pas cédé avec 75 % d’invendus et ont exprimé à cet opérateur leur mécontentement.”

Quelle va être la suite pour la section ? B. D. : “Il s’agit de faire en sorte que personne ne profite de la situation de faiblesse des éleveurs et de ramener au plus vite de la rémunération aux éleveurs.”

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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