À chacun sa lecture de la situation cantalienne
Si le climat n’était point à l’orage, la dernière session ordinaire a vu poindre de nouveau des divergences de vue sur l’état du désenclavement et des finances cantaliens.
En cet après-midi estival et étouffant sous le toit de l'Hôtel du Département, certains voyaient le verre à moitié vide, tandis que d'autres avaient pris le parti de se satisfaire de cette moitié pleine à l'issue de la traditionnelle présentation par le préfet du rapport d'activité des services de l'État dans le Cantal devant les conseillers généraux. Une présentation que le représentant de l'État avait voulue synthétique, centrant son intervention sur la réponse du gouvernement à la crise financière et économique mais aussi agricole, ainsi qu'à l'impulsion inédite donnée selon lui en 2009 au dossier du désenclavement du Cantal. Des propos que l'opposition départementale, restée sur sa soif, qualifiait par la voix d'Alain Calmette, "d'idylliques". Tout en reconnaissant les "progrès" réalisés en matière d'implication financière de l'État sur la ligne aérienne Aurillac-Paris et sur la RN 122, le maire d'Aurillac invitait ainsi à se garder de tout triomphalisme déplorant, pèle-mêle, la dégradation des liaisons ferroviaires au départ d'Aurillac, une modernisation de la RN 122 délaissant la région de Maurs ou encore le "flou absolu" en matière de réforme des collectivités locales.

Les faits rien que les faits
"Il est trop tôt pour parler de flou sur une réforme encore en débat au Parlement", relevait le préfet se faisant fort de répondre "à un propos très politique" par des "éléments factuels". Et c'est également par des données chiffrées que le représentant de l'État répondait aux interpellations posées de Vincent Descœur, Stéphane Briant et Bruno Faure sur des sujets aussi variés que la RGPP, les contrôles routiers ou les rats taupiers (voir par ailleurs).
Le fil des débats laissait augurer une fin de session paisible jusqu'à ce que l'examen du compte administratif 2009 et du budget supplémentaire 2010 du Conseil général ne ravive une joute verbale aux accents de déjà vu : "On est proche du point de rupture", prédisait Alain Calmette, estimant qu'il était temps de "redresser la barre notamment via des économies en terme de fonctionnement". Telle n'était pas, bien sûr, l'analyse du président Descœur pour qui "2009 s'est déroulé de manière conforme aux prévisions". Replaçant la situation cantalienne dans le concert croissant des Départements en proie à des exercices budgétaires délicats, le député se félicitait au contraire de la variation infime de dépenses enregistrée (200 000 euros de dépenses supplémentaires sur 161 millions d'euros planifiés) sur la section de fonctionnement entre budget supplémentaire et budget primitif. Une "première dans l'histoire", ajoutait même le chef de la majorité
départementale.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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