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127 producteurs cantaliens concernés par la faillite de Toury

“Restez groupés” : c’est le message qu’a lancé le président de l’association de défense des producteurs de lait Toury aux producteurs de la Société laitière de Mauriac.

Environ 80 personnes se sont retrouvées à la réunion du Vigean.
Environ 80 personnes se sont retrouvées à la réunion du Vigean.
© L'Union du Cantal
Environ 80 personnes parmi les 127 producteurs de la Société laitière de Mauriac ont participé jeudi 19 avril au Vigean à une réunion d’information co-animée par Alain Mercier, président de l’association de défense des producteurs de lait livrant à Toury, et les responsables départementaux de la section laitière et du groupe lait de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs. Constituée vendredi dernier, l’association est composée de 11 membres, représentant les 850 producteurs de six départements qui livrent à la société Toury. Parmi eux, Bruno Couderc (membre de la section laitière de la FDSEA, producteur de lait à Saint-Illide) et Cyril Bromet (Arpajon-sur-Cère, JA), qui représentent les producteurs cantaliens. Alain Mercier a délivré un message clair : les producteurs doivent rester groupés s’ils veulent avoir quelque chance de peser sur le choix du repreneur du groupe Toury et de récupérer les deux mois de paye de lait qui leur restent dus.
Récupérer les deux mois de paye du lait
Parce qu’elle en fait partie, la Société laitière de Mauriac est en effet concernée par la déconfiture du groupe Toury, placé en redressement judiciaire le 3 avril. Comme les autres, ses producteurs ont reçu une lettre de l’administrateur judiciaire et un chèque représentant une avance sur la paye de lait du mois d’avril, les livraisons des mois de février et mars restant impayées. Un acompte financé grâce aux 5 millions d’euros mobilisés par l’administrateur judiciaire auprès d’un repreneur potentiel. “Très vite, nous avons compris que les agriculteurs devaient se regrouper pour ne pas rester spectateurs mais devenir acteurs”, témoignait Alain Mercier. Avant même la création de l’association, ils se sont constitués en délégation pour demander cet acompte afin de préserver la collecte et d’éviter que les producteurs fassent massivement le choix de quitter l’entreprise. Puis, ils sont intervenus auprès de l’administrateur judiciaire afin qu’il prévoie dans l’appel d’offres lancé auprès des repreneurs potentiels dans quelles conditions celui qui sera choisi envisage de régler les livraisons de lait impayées. Enfin, l’association a obtenu que ses représentants soient nommés contrôleurs, “ce qui nous permettra d’avoir accès aux différentes offres des repreneurs, et d’intervenir à la barre devant le tribunal pour donner notre point de vue au moment du choix”, précisait Alain Mercier.
Peser dans le choix du repreneur
“Cette association, c’est le seul moyen pour les producteurs d’espérer récupérer les deux mois impayés”, reprenait Chantal Cor, présidente de la section laitière de la FDSEA. Car la dette accumulée par le groupe Toury est abyssale, et les producteurs, qui ne sont pas classés par la loi parmi les créanciers prioritaires, n’ont aucune chance de récupérer leur dû dans la procédure normale, confirmait le président de l’association. “Il est possible que l’actif ne couvre qu’un cinquième du passif”, hasardait-il... Et les participants de se demander incrédules comment on peut laisser s’accumuler un déficit qui se chiffrerait en centaines de millions d’euros... Dans un contexte aussi catastrophique, c’est une chance que neuf repreneurs potentiels aient déposé une offre de reprise partielle ou totale du groupe, relevait Alain Mercier. Ils ont jusqu’au jour de l’audience du tribunal de commerce, fixée  au 3 mai, pour améliorer leur offre, chacun ayant connaissance des offres des autres, expliquait-il. En constatant que c’est sans doute parce qu’il y a l’AOC saint-nectaire (Toury est leader sur le marché du saint-nectaire laitier) qu’il y a autant d’offres. “Il faut qu’on essaie de peser dans le choix du futur repreneur, et on ne peut le faire que si on reste groupés”, insistaient les intervenants, en dénonçant les pratiques d’un industriel parmi les candidats à la reprise qui aurait entrepris de démarcher individuellement des producteurs, en leur promettant pour les récupérer de régler un à deux mois d’ardoise.

La société Grange de Loupiac mise en liquidation judiciaire
Le tribunal de commerce d’Aurillac a prononcé la liquidation judiciaire de la laiterie Grange, située à Loupiac, dans le canton de Pleaux. L’entreprise, qui ne fonctionne plus aujourd’hui, collectait le lait de 87 producteurs installés sur le territoire de six cantons et employait une quinzaine de salariés. Elle avait été placée en redressement judiciaire en février dernier, suite à des difficultés sanitaires apparues en fin d’année dernière. Comble de malheur : parmi les producteurs de la laiterie Grange, 14 avaient choisi de rejoindre la Société laitière de Mauriac. Ils se retrouvent aujourd’hui avec trois à quatre mois de production de lait impayée d’un côté, et deux de l’autre... Situations particulières dont l’administrateur judiciaire de la société Toury a été averti, a confirmé Alain Mercier. “Nous lui avons remis hier la liste des producteurs concernés en lui demandant d’y accorder une attention particulière”, a-t-il assuré. Interrogée sur la faillite de la société Grange, Chantal Cor répond que la FDSEA s’efforce de venir en aide aux producteurs et à l’association de défense qu’ils ont constituée (elle regroupe une cinquantaine d’entre eux) afin de trouver les moyens de les accompagner financièrement. “Là aussi, on ne peut qu’inciter les anciens producteurs de Grange à se grouper pour se défendre”, commente Chantal Cor, même s’ils ont semble-t-il peu d’espoir de récupérer les sommes qui leur sont dues. Une réunion est prévue mercredi prochain à Paris pour rechercher des solutions d’aides aux producteurss en difficulté avec les services du ministère de l’Agriculture.

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